Dakarmidi – La pratique du jeûne est l’objet d’un vif débat dans les équipes nationales seniors de la France et du Sénégal qui comptent dans leurs rangs des joueurs de confession musulmane pour la Coupe du monde de football prévue du 14 juin au 15 juillet prochains en Russie.
Cissé, capitaine des Lions lors de la Coupe du monde 2002, affirme qu’il va discuter du jeûne avec ses joueurs concernés par le ramadan.
Entamé la semaine dernière, le jeûne musulman coïncide cette année avec la période des stages de préparation du Mondial.
Le chef religieux Ahmed Khalifa Niasse, dans un entretien avec la radio privée RFM, partage l’avis du sélectionneur national sur l’incompatibilité de la pratique du sport de haut de niveau avec l’abstinence et les privations imposées par le jeûne.
« Les personnes dont le sport est le métier, l’emploi avec lequel elles gagnent leur vie peuvent ne pas jeûner pendant le ramadan », a-t-il précisé en vertu du Coran.
Lors de l’Euro 2016, qui a coïncidé avec le ramadan, aucun des footballeurs de confession musulmane chez les Bleus n’avait jeûné, rappelle le quotidien sportif français L’Equipe, dans son édition de ce mercredi.
Selon ce journal, Paul Pogba, Ngolo Kanté, Benjamin Mendy, Djibril Sidibé et Nabil Fekir, tous des musulmans sélectionnés par la France à la Coupe du monde 2018, ont « disposé d’une liberté en la matière », en cette période de préparation du Mondial, qui coïncide avec le ramadan.
« Didier Deschamps et le staff, quelle que soit la confession du joueur, souhaitent les placer dans les meilleures conditions », écrit L’Equipe.
Aliou Cissé et son staff se trouvent presque dans la même posture.
« Cela ne pose pas problème. Sur la durée, c’est plus problématique, car c’est générateur de blessures », a expliqué un préparateur physique interrogé par L’Equipe, ajoutant qu’un joueur qui observe le jeûne « a simplement moins d’énergie » que les autres.
« Le corps est desséché et le risque de blessure musculaire est notamment important. Je me suis rendu compte, en travaillant avec des joueurs de confession musulmane durant ces dernières années, où le ramadan correspondait avec les périodes de forte chaleur, que ce risque-là était connu de ces athlètes de haut niveau », ajoute le spécialiste cité par le même journal.