Ousmane Sonko, s’adressant aux Sénégalais, ce mercredi, a mis, entre autres, l’accent sur le peuple à disposer de lui-même, à croire en lui. Puisque, selon lui, le président Macky Sall a fait preuve “d’abandon” et de “fuite de responsabilités”, en assouplissant les mesures de riposte contre le covid-19. Aminata Touté, présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), considère cette décision du chef de l’Etat comme une “évolution des mesures initialement prises.”
Mimi Touré rectifie Sonko
Aminata Touré n’a pas mis du temps à battre en brèche l’allocution de ce matin du leader de Pastef, Ousmane Sonko. Ce dernier, a en effet, considéré que le président Macky Sall a failli sur toute la ligne, à sa mission de riposte contre la pandémie du covid-19. Des “démarches incohérentes du début à maintenant”, une “fuite de responsabilités” et un “abandon à défaut de compétences” , ont été dénoncés avec rigueur par le parlementaire.
La Présidente du CESE, considère plutôt les nouvelles mesures de Macky Sall, comme étant une “évolution” dans le temps de la maladie du covid-19, au Sénégal.
“Si vous voyez bien les nouvelles mesures prises par le président Macky Sall, on ne parle pas ici d’abandon de mesures (initiales). On évolue. Parce que c’est ainsi que fonctionne le monde. Il y’a d’autres pays qui ont pris des mesures ensuite les arrêter pour les évaluer, avant de poursuivre. Il y’a certains pays même qui ont fini par les suspendre. C’est compréhensible avec cette crise qui doit être gérée au jour le jour”, a soutenu Aminata Touré, qui appelle à l’opposition sénégalaise de ne pas “utiliser le contexte du covid-19 à des fins politiciennes et proposer des solutions.”
Les lieux de culte rouverts
Par ailleurs, l’ancienne ministre de la Justice a été interpellée sur une forme de pression qu’aurait subi le président Macky Sall dans cette décision d’assouplissement – notamment avec les lieux de culte rouverts.
“L’opposition peut ne pas être d’accord avec la décision de rouvrir les lieux de culte. Elle est dans son rôle. Tout ce que je peux dire, c’est que le virus ne connait pas les appartenances politiques ou encore religieuses. Il est très démocratique. Donc, il faut laisser de coté les manœuvres politiques politiciennes. Je ne crois pas que le président puisse céder à une pression quelconque. Ce qu’il fait c’est écouter toutes les franches de la société. Pour rappel, nous sommes dans un pays divers avec plusieurs composantes. Il faut prendre en compte cela”, a-t-elle laissé entendre.
Elle poursuit : “Le président avait d’abord décidé de fermer les lieux de culte en se concertant avec les guides religieux. Quelques semaines après, les croyants ont fait part de leur envie de regagner les lieux de culte. Donc, le président n’a fait que les écouter tout en appelant eu respect strict des règles d’hygiène dans ces lieux. Il y’a des Imams qui se disent pas prêts de regagner les mosquées à défaut de manque d’outils hygiéniques. D’autres ont décidé de rouvrir les mosquées. Pareil pour la communauté chrétienne dont les guides se disent pas encore prêts à regagner les Eglises dans ses conditions. Donc, c’est normal cette diversité d’opinions. Mais ce qui est sur c’est avec un virus qui, scientifiquement prouvé, peut perdurer jusqu’au mois de septembre, la notion de cohabiter avec le virus devient compréhensible – tout en respectant les mesures barrières et sanitaires. En plus, ne pas ralentir l’activité économique dans un pays où le secteur informel pèse énormément sur la balance”.