La gestion des urgences liéés à la situation exceptionnelle due à
la pandémie du Covid-19 a conduit à la prise de décision par l’Autorité d’un décret excluant la commande publique destinée à la lutte contre le corona virus du champ d’application du Code des marchés publics.
La riposte doit anticiper la propagation de la maladie ; pour la contrecarrer, elle doit être rapide. Mais efficacité doit aller avec efficience, si les responsables de la gestion de la lutte contre le Covid-19 veulent être performants et atteindre les objectifs vitaux qui leur sont assignés par les pouvoirs politiques, appuyés dans les moyens d’intervention mobilisés par des donateurs célèbres, et les recettes de l’État constituées des impôts prélevés sur les citoyens sénégalais, illustres anonymes dont les sacrifices constituent le budget de l’État. Tout ce monde n’en attend pas moins d’eux.
Rapidité doit
donc absolument rimer avec transparence, et efficacité avec intégrité.
Nous ne devrions effectivement pas souffrir que les dispositions exceptionnelles de ce décret ouvrent la porte à un quelconque abus, ou soient assimilées à un chéque en blanc donné à tout acteur impliqué dans la chaîne de responsabilité à quelque niveau que ce soit, et que sa position met en situation de maitre d’oeuvre de la commande publique laissée à son entière appréciation.
De plus, il est temps que la territorialisation de la risposte au Covid-19 soit une réalité tangible, avec l’implication effective des collectivités territoriales, ainsi que
des représentants de l’État au plus près des populations : les chefs de quartiers.
Que les moyens surtout financiers engrangés dans le cadre de cette lutte soient déconcentrés et les comités régionaux présidés par les gouvernement davantage capacités au plan financier.
Le Trésor public doit assouplir les procédures comptables en matière de décaissements des collectivités territoriales, car la Santé demeure une compétence transférée. Il n’est pas normal en effet que les ressources dégagées par exemple par certains ordres de collectivités territoriales soient virées dans le compte national de force Covid-19.
Les ressources mobilisées au niveau de chaque région doivent y rester, renforcées par celles du niveau central, et gérées de la manière la plus collégiale et transparente qui soit.
Sous cet hauspice, une fois les besoins locaux identifiés et chiffrés, leur prise en charge pourrait se faire en application des dispositions exceptionnelles hors CMP ; la transparence dans le cadre de la gestion concertée de la riposte contre le Covid-19 sera dans ce cadre un gage supplémentaire de bonne gouvernance.
Cette situation d’exception ne doit absolument pas ouvrir la porte à quelque pratique collusive que ce soit, et aboutir par là à des détournements d’objectifs ou des surfacturations préjudiciables à tout le monde.
Le patriotisme et la responsabilité citoyenne des acteurs de la lutte sont interpellés, et le défi pour eux est de faire honneur à leur sens du devoir, tel qu’il est attendu d’eux par le Président de la République qui leur a fait confiance, et le peuple sénégalais déterminé à vaincre le Covid-19.
Cissé Kane NDAO
A.DÉ.R
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