Dakarmidi – Manuel Valls, ancien ministre de l’Intérieur, ancien Premier ministre, sauve l’honneur en conservant son fief essonnien à peu de voix près. Manuel Valls a laissé filtrer une seule photo de sa campagne législative. On le voit en doudoune grise assis à une table de banquet, les bras croisés. Il se concentre, disputant avec un adversaire anonyme une partie d’échecs… Cette partie-là, Manuel Valls l’a perdue… Il l’emporte en revanche sur le fil du rasoir dimanche soir face à Farida Amrani la candidate de La France insoumise. Il l’a annoncé lui-même : « Avec la prudence qui s’impose, je suis élu avec 50,3 % des voix, 139 voix d’avance. »
C’est l’épilogue sans gloire d’une campagne discrète, au cours de laquelle Manuel Valls a fermé toutes les portes. Une campagne en catimini, une campagne en silence, après la claque de sa défaite à la primaire de la gauche, et la double humiliation qui s’est ensuivie : n’avoir pas obtenu l’investiture de La République en marche comme il l’avait publiquement réclamée, n’avoir pas obtenu l’investiture du PS, façon pour son parti de le sanctionner pour avoir réclamé une autre étiquette.
Il a mené sa campagne tout seul, allant, et c’était déjà chez lui le signe que l’heure était grave, jusqu’à n’embaucher personne pour s’occuper de sa communication. Manuel Valls, qui travaille son image au détail près depuis des années, qui pendant cinq ans s’est forgé à la serpe un costume de ministre de l’Intérieur puis de Premier ministre qui devait se transformer en costume de président, a abandonné les artifices.
Le Point