Deux destins liés que tout oppose à la base. Ce que l’historien du présent a tenu à documenter. Bien que destiné à l’histoire, «Ousmane Sonko-Adji Sarr, l’histoire : les confidences inédites de la victime» doit intéresser dans un premier temps ses contemporains. C’est pourquoi son auteur, Madiambal Diagne, livre «des éléments objectifs d’appréciation à chaque Sénégalais pour se faire sa propre opinion». Madiambal Diagne a aussi donné la parole à Ousmane Sonko, «le démagogue, le populiste et l’anti-républicain».
D’un côté, une orpheline qui a quitté l’hinterland à la quête de sa pitance. La provinciale se heurte à la dure réalité de la zone urbaine et est obligée de s’adapter. Et de l’autre côté, un énarque, haut cadre de l’Administration et fiscaliste ! Présenté anti-républicain, le plus téméraire des réalisateurs est capable de faire de ce synopsis un «blockbuster». Seulement, cette histoire a ôté la vie à plusieurs dizaines de Sénégalais. Et malheureusement, ce n’est nullement de la fiction mais la triste réalité. Ainsi, le journaliste Madiambal Diagne s’est lancé dans la documentation de l’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko. Pour le journaliste Madiambal Diagne, trois raisons l’ont poussé à faire cette enquête.
«C’est un livre-témoignage. Qui veut, sur une question qui tient en haleine et qui continue de menacer la stabilité et la paix, mettre à disposition de chaque Sénégalais des éléments objectifs d’appréciation, un faisceau d’indices pour se faire sa propre opinion. Et pour ne pas subir une volonté imposée qui l’empêche de penser par lui-même.» L’auteur a ensuite constaté que «la négation de la dignité de Adji Sarr, de la personne, m’a interpellé. Adji Sarr doit être entendue. C’est ce que je me suis dit au sortir de mon entretien avec elle, dès le début de l’affaire. Depuis le début, jamais ou peu de fois, on lui a donné l’opportunité de s’expliquer. Je ne peux pas discuter ou imposer mon opinion. Je note des éléments d’appréciation».
Et enfin, le journaliste a estimé que «la République menacée, l’Etat agressé, la démocratie prise au cou, la dignité humaine inconsidérée, j’ai senti un silence coupable de la part de beaucoup d’entre nous. J’ai fait un travail d’enquête que j’ai voulu rigoureux. J’ai voulu être précis et factuel. Je n’avais pas le droit de faire une erreur (…) Rien n’a été inventé. Tout a été tiré de bonne source et sourcé. C’est pour éviter de donner un alibi à une personne qui pourrait faire porter des propos qui n’ont pas été tenus».
Ainsi, l’auteur se veut libre et le précise : «S’il faut être seul pour défendre la République, la démocratie, je le serai.»
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