C’est un constat. Il y a une recrudescence des faits de viol à travers le monde. «L’être humain est complexe. Il a ses forces et ses faiblesses», dira le journaliste Madiambal Diagne sur cette question.
Toutefois, le président du groupe Avenir Communication soutient qu’il y a renforcement des peines, une sensibilité plus forte sur ces questions, une meilleure protection des victimes et un intérêt médiatique certain, surtout si les personnes mises en cause sont célèbres.
Mais, assure-t-il, «ce qui est important dans ces genres de dossiers, est que tous les éléments de preuve soient apportés. Que toutes les investigations nécessaires soient effectuées, que la justice, en toute sérénité, en toute transparence, rende un verdict. Les droits de la défense doivent être assurés et garantis. Les droits de la victime également».
L’invité de Mamadou Ibra Kane au «Jury du dimanche» de ce 4 juillet de condamner : «Ce que je trouve ignoble, c’est qu’une personne, quelle qu’elle soit, puisse prétendre avoir été victime de quelque chose, que l’on ne cherche pas à savoir les tenants et les aboutissants. En fait, dès le début, on l’accable, on l’insulte, on l’injurie, on la traîne dans la boue au point qu’aujourd’hui, la gravité de la situation fait que d’autres victimes peuvent ne plus se manifester, de peur d’être lynchées. Cela, il faut que l’on prenne garde aussi.»
«Adji Sarr n’ose plus mettre le nez dehors»
Généralement, avance Madiambal Diagne, quand une femme est violée, on dit qu’elle l’aurait cherché, car elle était dans un endroit où elle ne devait pas être ou qu’elle a été mal habillée, entre autres. «Si maintenant, à ces pesanteurs sociales, s’ajoutent le lynchage et les accusations, les victimes n’oseront plus sortir», signale-t-il.
Poursuivant, le journaliste déclare : «Je donne l’exemple du cas d’Ousmane Sonko. La présumée victime, Adji Sarr, n’ose plus mettre le nez dehors. Depuis plusieurs mois, elle vit cachée, parce que craignant d’être attaquée, d’être lynchée. Au-delà du lynchage médiatique, il y a risque d’atteinte à sa vie ou à son intégrité physique. Le pire, ceux qui avaient l’habitude de défendre des victimes du genre se sont courageusement terrés, cette fois-ci.»
Avant de souligner : «Dire cela, ce n’est ni accréditer la thèse du viol. Ne pas le dire, ce n’est pas aussi absoudre qui que ce soit. Moi, je considère que s’il y a des citoyens sénégalais qui sont mis en cause, ils doivent avoir le même traitement et la même dignité, et ils ont les mêmes droits. Que l’on traite ce dossier de viol de manière juste et équitable.»