Il faut en le faisant garder tout simplement la responsabilité de la performance à l’exécutant et la responsabilité du partage du pouvoir au leader. Celui-ci doit dans le choix des hommes pour le succès de son action adapter les missions des gens à leurs talents, et leurs compétences à leurs postes.
Le fast track fonctionnait en mode low track. Le Covid 19 en a fait un stop track.
Du moment que nous envisageons désormais le PSE Post Covid, nous devrions raisonnablement choisir un retour aux vertus managériales opérantes, gage de mieux d’État. La (re) mise en place d’un niveau de coordination de l’action gouvernementale au plan opérationnel se pose de plus en plus avec une évidente acuité , et d’ailleurs le Chef de l’État en gagnerait en sérénité et efficacité, lui dont la mission essentielle est de définir, orienter, indiquer, et non agir, après avoir instruit.
Les constats objectifs qui avaient justifié le principe de la suppression de la Primature semblaient pertinents. Mais à l’analyse de la mise en œuvre des réformes, il ressort clairement qu’il eût mieux valu réparer le système, au lieu d’en fixer simplement les symptômes, et trouver par ce moyen moult arguments dans le sens de la suppression de cette institution.
Les temps changent. Le Président Macky Sall lui-même a théorisé un Nouvel ordre mondial dont personne à part les initiateurs de ce nouveau cri de ralliement ne connait le contenu.
Nous savons simplement qu’il ne sera plus possible de vivre comme avant, après le Covid 19. Les Etas ont changé de stratégie. Les relations internationales en seront bouleversées.
Il y a eu la perestroïka et l’effondrement du bloc soviétique. Le multipartisme avait soufflé en ce temps-là comme un ouragan sur l’Afrique. Après le Covid 19, les changements attendus devront être de notre propre fait, si nous voulons survivre et construire l’avenir de nos descendants, au nom de la responsabilité inter générationnelle.
La première mesure à prendre en ce sens devrait être le renforcement de l’Etat de droit. Avec surtout, la valorisation de nos propres potentialités, par une réhabilitation de la décentralisation dans notre pays. La décentralisation est inscrite dans la constitution comme un principe intangible.
Aujourd’hui l’organisation jacobine de l’Etat a dans les faits consacré la mise en berne de cette disposition affirmée comme une volonté forte du Président Macky Sall. Pourtant, « La décentralisation combinée avec la responsabilisation conduit à l’expérimentation et à l’innovation ; ces attributs, couplés avec la collaboration crée une organisation apprenante ».
Il ne faut pas réinventer la roue, sans décentralisation, pas de développement économique et social, pas d’émergence.
Le Président Macky Sall en est-il conscient ? Si c’est le cas, le meilleur signal qu’il pourrait donner à l’opinion publique sera de procèder à plus de déconcentration, à son niveau. Un Président, quel que soit en effet l’efficacité de son équipe ne peut être au mour et au foulin pour parler comme l’autre, et réussir partout. « Qui trop embrasse mal étreint », assurément.
D’où la deuxième strate à laquelle il devrait s’attaquer frontalement. Il est temps de réhabiliter la compétence, promouvoir et renforcer des leaderships forts qui s’appuient sur de grandes vertus et une expertise citoyenne mise patriotiquement à la disposition du Sénégal.
« En politique, pour estimer les hommes, on regarde moins à leurs vertus qu’à leurs opinions, et plus à leur influence qu’à leur moralité » disait John Petit-Senn. Cette période est révolue. Elle s’inscrit dans l’histoire. Le Covid 19 est passé par là.
Nous sommes en guerre désormais. Pour exister et avoir notre place à la table du Nouvel ordre mondial, que le Président Macky Sall se rappelle, en cette période trouble que « l’adversité rend aux hommes toutes les vertus que la prospérité leur enlève ».
C’est véritablement l’heure en effet de la Patrie avant le parti.
Cissé Kane NDAO
Président A.DE.R
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