Dakarmidi – Mame Couna Thioye, la coordonnatrice du département chargé des droits de l’enfant à la Rencontre africaine des droits de l’homme (Raddho), a invité les pouvoirs publics à accélérer le processus de modernisation des daaras qui est une des « réponses durables »à la question de la mendicité des enfants ce mercredi 23 mai 2018 à Diourbel.
« Il faut accélérer les processus de mise en place de ces daaras modernes. Pour nous, c’est une des réponses multidimensionnelles que l’Etat pourrait apporter » au problème de la mendicité, a-t-elle dit au terme d’un atelier de deux jours qui a regroupé les acteurs de la société civile, les acteurs institutionnels et les maîtres coraniques.
D’après l’aps, cette activité entre dans le cadre du projet « Eradiquer la mendicité des enfants talibés au Sénégal (2016-2021) », initié conjointement par Anti-slavery international, une Ong basée à Londres, et la Raddho et Tostan qui interviennent au niveau communautaire.
Selon elle, des lenteurs ont été observées dans l’implantation de ce projet pilote qui pourrait passer à l’échelle nationale parce que « la protection de l’enfant est une question qui doit être prise en charge de façon holistique ».
C’est une problématique « qui est en train de prendre des proportions inquiétantes, qui met en péril la vie et la survie des enfants talibés mais également leurs droits fondamentaux tels que le droit à la santé, le droit à la protection, le droit à une éducation, le droit à un développement harmonieux », a déploré Mme Thioye.
« Il faut une harmonisation des interventions en vue de pouvoir maximiser les résultats en termes d’amélioration des conditions de vie et d’apprentissage de ces enfants au niveau des daaras », a plaidé la coordonnatrice du département « Droit de l’enfant » de la Raddho.
A l’en croire, l’application effective de la loi qui protège les enfants » est un « impératif », estimant qu’il faut aussi accompagner les « serignes daaras’’ (maîtres coraniques) à se formaliser.
« L’Etat a mis en place un dispositif qui peut aller jusqu’à allouer des agréments à ces « daaras » (écoles coraniques). Alors, on va les accompagner pour pouvoir se conformer au contenu pédagogique défini par les autorités et au fur et à mesure, on pense qu’ils vont entrer dans le processus de modernisation des daaras », a-t-elle dit.
Mame Couna Thioye est d’avis qu’avec la modernisation des daaras, « la centralité va se faire sur les enfants et non sur les appuis que l’on pourrait apporter aux maîtres coraniques » qui, a-t-elle rappelé, ne sont pas obligés de les prendre en charge, s’ils n’ont pas les moyens de pouvoir assurer leur nourriture, leur hébergement.
La rédaction