Dakarmidi – À travers une étude rendue publique, les ONG Greepeace et Changing Markets ont dénoncé la forme actuelle du commerce de la farine et de l’huile de poisson en Afrique de l’Ouest. Les deux ONG parlent d’un « système alimentaire défaillant » à propos de l’industrie qui découle de ces marchandises. Pour elles, l’exploitation abusive de certains produits halieutiques reste une réelle menace chez les populations de l’Afrique de l’Ouest.
« Les principales espèces pour l’industrie de la farine et de l’huile de poisson sont la sardinelle ronde ou plate et le bonga, qui sont essentiels pour la subsistance des communautés de pêcheurs, en particulier au Sénégal et en Gambie, mais aussi pour préserver la sécurité alimentaire de la région, surtout celle des populations les plus vulnérables. Ces trois espèces ’’utilisées pour fabriquer la farine et l’huile de poisson sont surexploitées, ce qui constitue une menace sérieuse pour la sécurité alimentaire de la sous-région’’, selon la toute dernière évaluation des stocks du Groupe de travail de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur l’évaluation des petits pélagiques », lit-on sur le rapport.
D’après le rapport, la production de farine et d’huile de poisson en Afrique de l’Ouest a été multipliée par 13 ces 20 dernières années. Elle est passée de 13 000 tonnes en 2010 à 170 000 tonnes en 2019. Une pratique qui compromet la sécurité alimentaire des communautés qui vivent sur les côtes mauritaniennes, sénégalaises et gambiennes. Elle prive aussi de sources de protéines les communautés des pays qui n’ont pas accès à la mer, comme le Mali, le Burkina Faso ou encore le Niger. « Une sérieuse menace pour la sécurité alimentaire de la sous-région », mettent en garde les deux ONG, doublée d’une pollution environnementale dans les zones proches des usines.