Monsieur le Président de la République,
Nous voudrions, à l’entame de notre propos, vous adresser nos chaleureuses félicitations pour votre brillante élection à la magistrature suprême de notre cher pays. A ces félicitations, nous joignons nos vœux les meilleurs de plein succès pour la réalisation de votre noble ambition pour le Sénégal.
Ainsi que vous le savez, réunie en sa dix-septième session, le 16 novembre 1972, la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), avait adopté la recommandation concernant la protection sur le plan national du patrimoine culturel et naturel. Dans le même sillage, elle encourageait et soutenait la création de médias publics auxquels elle enjoignait de produire un programme inclusif qui prendrait en charge les langues nationales, pour aider à vulgariser les diversités culturelles des pays, tout en garantissant l’égalité de traitement entre elles.
C’est dans un tel contexte qu’est né l’Office de Radiodiffusion Télévision du Sénégal (ORTS) devenu RTS qui, contrairement à ses slogans, fait plutôt la part belle à une seule de nos langues nationales. En outre, les articles 1er, 5, 7 et 8 de la Constitution sénégalaise auxquels réfèrent les cahiers des charges des radios privées et commerciales pour les encourager à la diversité ethnolinguistique entre autres, sont très clairs. Le Sénégal a été et devrait rester un Etat de droit. Son peuple est mûr pour s’être bâti sur des siècles de cohabitation harmonieuse assise sur des mécanismes qui résistent à toutes les épreuves de son Histoire où tout n’a pas été donné sur un plateau d’argent.
Or, il est de notoriété publique que l’Etat du Sénégal met tout en œuvre pour imposer le wolof comme seule langue de travail, pour avoir octroyé vingt-six émissions dans tous les domaines à la seule langue wolof sur la RTS (contre une seule émission à chacune des autres langues nationales, du lundi au vendredi, pour donner quelques informations uniquement); pour avoir, parmi toutes les langues nationales, choisi le wolof pour les discours officiels ; le wolof, le français et l’anglais au niveau de l’aéroport international Blaise-DIAGNE, du TER, à bord de la Compagnie nationale Air Sénégal et du BRT appelé lui-même « SUÑU BRT » ; pour les noms dans les programmes gouvernementaux et pour désigner des localités, des structures, des Sociétés publiques ou des Sociétés d’économie mixte, etc..
Nous relevons aussi, qu’excepté la 2STV et, tout récemment, « La Radiotélévision Fulɓe», les autres chaînes de télévision sénégalaise font comme si le pulaar était une langue morte, dès lors que les plus généreuses d’entre elles ne lui accordent pas plus d’une émission. Et pourtant, c’est avec l’argent de tous les Sénégalais sans exclusive que la Maison de la Presse a été construite, de 2007 à 2012, que le fonds d’appui à la presse d’un montant de 1 400 000 000 de F CFA était accordé, avant d’être porté, en novembre 2023, à 1 900 000 000 F CFA. C’est également au nom de tous les Sénégalais que la dette fiscale qui s’élevait à plus de 40 milliards de F CFA et les redevances des entreprises de presse d’un montant de 30 milliards de F CFA (soit plus de 70 milliards de F CFA au total) ont été épongées en mars 2024 par Monsieur le Président Macky SALL, votre prédécesseur, et que la redevance des télévisions et radios qui s’élevait mensuellement à 1 000 000 de F CFA a été ramenée à 500 000 F CFA, donc réduite de moitié, etc..
La RTS, pour revenir à elle, ne devrait pas oublier non plus que ce n’est pas avec l’argent de nos parents de l’ethnie wolof uniquement qu’elle a été créée et son personnel régulièrement rémunéré depuis qu’elle a vu le jour ! Pareillement, ce n’est pas avec l’argent de nos parents de cette même ethnie uniquement que son nouveau siège d’un coût de 33 865 000 000 de F CFA a été construit et que des parcelles de terrain à usage d’habitation (une mesure que nous saluons) leur ont été accordées à Diamniadio (pour certains) et dans la zone aménagée de Thiès (pour d’autres), etc. !
Imposer une seule langue et reléguer les autres au rang de simples langues régionales et, à long terme, les rayer de la surface de la terre, pourraient être source de menace pour la stabilité de la Nation, voire pour son intégrité. Aussi, conviendrait-il de pencher plutôt pour un système multilingue comme cela se passe dans au moins vingt-neuf (29) pays de par le monde.
Il semble utile de rappeler que la question des langues au Sénégal est régie, principalement, par la Loi constitutionnelle n° 59-003 du 24 janvier 1959 (qui vit le jour dans le cadre de la Fédération du Mali) qui consacrait le français comme langue officielle de la République du Sénégal ; la deuxième Loi constitutionnelle portant le n° 60-045 du 26 août 1960 et la Loi constitutionnelle n° 63-032 (ou 63-022 ?) du 07 mars 1963 qui n’ont rien changé à cette situation ; la deuxième Loi constitutionnelle portant loi n° 60-045 du 26 août 1960 qui n’a, elle non plus, rien changé à cette situation ; les décrets n° 68-871 du 24 juillet 1968, puis 71-566 du 21 mai 1971, relatifs à la transcription des langues nationales ; la Loi n° 78-060 du 28 décembre 1978 portant révision de la Constitution qui a consacré six (06) langues nationales et la Loi n° 2001-03 du 22 janvier 2001 adoptée par Référendum, qui est la quatrième (4ème) qu’ait connue le Sénégal jusqu’à ce jour. C’est en vertu de cette quatrième et dernière Constitution du 22 janvier 2001, que près de vingt (20) autres langues nationales ont été progressivement codifiées, portant ainsi le nombre total de langues qui ont rang de langues nationales à environ 26.
Il urgerait de réparer cette injustice qui, assurément, était là avant votre élection à la tête de l’Etat du Sénégal. Cela aurait l’avantage de permettre l’usage de toutes les langues nationales dans tous les secteurs d’activités où elles permettraient à tous les citoyens de bénéficier des biens et services octroyés, sans avoir pour autant à se départir de leur identité ethnolinguistique respective. Car, c’est acté, la Constitution sénégalaise qui n’a jamais varié sur ce point, dispose clairement que toutes les langues sénégalaises codifiées ont statut de langues nationales.
Nous ne demandons ni plus ni moins qu’un droit que nous reconnaît la Constitution du 22 janvier 2001 de la République du Sénégal. Nous ne demandons que l’observance des dispositions législatives et réglementaires de notre pays, le Sénégal que nous chérissons tous.
Dénoncer un tel parti pris pour le wolof ne relève pas, de la part de « Potal Ɗemɗe Ngenndiije » et de « Kisal Deeyirde Pulaagu », d’une volonté de récuser cette langue. Les membres de « Potal Ɗemɗe Ngenndiije » et de « Kisal Deeyirde Pulaagu » sont même très fiers que la langue wolof soit valorisée. Ce qu’ils rejettent, c’est plutôt le fait que cette valorisation du wolof se fasse au détriment des autres langues nationales sénégalaises qui devraient, toutes, être traitées sur un pied d’égalité.
Compte tenu de tout ce qui précède et pour la préservation de la paix sociale au Sénégal, « Potal Ɗemɗe Ngenndiije » et « Kisal Deeyirde Pulaagu » ainsi que de nombreuses autres Associations peules voudraient, respectueusement, suggérer:
-1)-l’égalité dans le traitement des langues nationales du Sénégal dans tous les secteurs où leur usage est requis, par l’observance des dispositions pertinentes de l’article premier, alinéa 2 de la Constitution du 22 janvier 2001 de la République du Sénégal concernant l’équité des langues nationales codifiées ; ajoutons, au prorata du nombre de locuteurs natifs de chacune desdites langues;
2)-la traduction des discours officiels sinon dans toutes les langues nationales du moins dans les six (06) principales d’entre elles à avoir été codifiées et reconnues comme telles;
3)-la refonte des programmes de la Radiotélévision Sénégalaise (RTS) pour mettre un terme définitif au traitement inique qu’elle réserve, dans ses programmes, aux autres langues nationales sénégalaises et l’exigence, par l’Etat du Sénégal, du respect par toutes les radios et télévisions privées du pays de leurs cahiers des charges, par l’inclusion des autres langues nationales dans leurs programmes respectifs;
4)-l’inclusion du pulaar comme langue de communication dans les systèmes de transport du pays comme « Air Sénégal », le TER, le BRT ainsi qu’au niveau de l’aéroport international Blaise-DIAGNE et dans tous les autres programmes à venir ;
5)-la modification du zonage linguistique des programmes éducatifs en prenant en considération des langues dynamiques et majoritaires comme le pulaar qui dispose d’une bibliothèque riche d’au moins dix mille (10 000) ouvrages rédigés en pulaar rien que par écrivains Fulɓe du Sénégal et de la Mauritanie, qui se comptent par plusieurs centaines ;
6)-l’utilisation, durant les grands événements nationaux (Recensements, pandémies, élections …) de toutes les langues pour que chaque citoyen puisse jouir, pleinement, de son droit élémentaire à l’information et la recommandation, à toutes les organisations privées, à encourager l’usage des langues du pays en vue d’un partage équitable des biens et services ;
7)-la traduction dans les langues nationales autres que le wolof uniquement de toute documentation destinée à l’usage du citoyen et la promotion de la production littéraire et culturelle dans les langues nationales par l’institution d’un grand prix du Chef de l’Etat dans ce domaine ;
8)-l’application des textes concernant l’introduction de l’enseignement des langues nationales à l’école élémentaire et le renforcement du « Modèle Harmonisé de l’Enseignement Bilingue » ;
9)-l’intégration des diplômés des langues nationales dans la Fonction publique sénégalaise et leur affectation dans leurs milieux d’origine respectifs ou dans les localités où la langue dans laquelle ils ont été formés est aussi très usitée, pour y servir;
10)-l’octroi d’appuis techniques et en conseils des autorités locales dans l’alphabétisation, ainsi que le renforcement des capacités des femmes et des jeunes en technique de production et la mobilisation de ressources internes et externes pour des actions et activités d’envergure au bénéfice des communautés et populations les plus vulnérables ;
11)-l’engagement pour la promotion et le développement des langues transfrontalières, en particulier le pulaar en tant qu’outil d’intégration africaine au sein de l’espace CEDEAO où ladite langue est parlée dans 14 des 15 pays qui le composent ;
12)-la promotion du pulaar/fulfulde au rang de langue de travail de l’Union Africaine (UA) ; les textes de l’Union disposant que les langues officielles de travail sont : l’anglais, l’arabe, l’espagnol, le français, le portugais, le swahili et toute autre langue africaine ;
13)-la promotion de l’alphabétisation fonctionnelle des jeunes femmes et adultes à travers des actions génératrices de revenus ; le développement de politiques d’édition et de diffusion équitable sinon des six langues nationales codifiées (Cf. Décret n° 71-566 du 21 mai 1971 relatif à la transcription des langues nationales et la Constitution du 22 janvier 2001 en son Article premier, alinéa 2), du moins de celles d’entre elles qui ont été les premières à être enseignées à l’école élémentaire, à savoir le pulaar, le sérère et le wolof ;
14)-la suppression de l’exigence d’un Certificat de nationalité à certains Sénégalais du seul fait de leurs patronymes ;
15)-de trouver une solution aux injures dont les Fulɓe (tous ceux qui ont en commun l’usage de la langue pulaar) sont l’objet dans le livre de feu le Professeur Cheikh Anta DIOP. En effet, feu le Pr DIOP qui, outre le fait de considérer que les Sérères qui ont 6 langues différentes appartiennent tous à la même ethnie, tout en refusant d’admettre que les « Peuls », les « Toucouleurs » et les « Laobés » qui partagent tous la même et unique langue sont aussi de la même ethnie, traite certains hommes de la Communauté peule, en l’occurrence les Laobés, de voleurs d’ânes et, leurs épouses, de femmes qui trompent leurs maris (Cf. NATIONS NEGRES ET CULTURE, édition juin 2023 : page pages 606, 606-607, 608-609, 616, etc.);
16)-de faire surseoir à l’enseignement des Tomes II et III de « L’HISTOIRE GENERALE DU SENEGAL : DES ORIGINES A NOS JOURS ». En effet:
a)-Les Fulɓe ne se retrouvent presque pas dans cette Histoire qui les a banalisés en les présentant, à tort, comme de nouveaux venus au Sénégal, des étrangers sans territoires fixes !
b)-de la période allant de 1817 à 1914, seuls quelques passages ont été consacrés à Cheikh Oumar Al Foutiyou TALL et, partant aux Fulɓe (Page 174), et de bien pâle manière, disons même : juste pour amuser la galerie !
c)-dans le Tome qui est, comme qui dirait, entièrement consacré aux familles religieuses du Sénégal, toutes obédiences confondues, on n’a même pas daigné parler des Almamy qui y auraient mérité au moins un chapitre ; ne serait-ce que pour avoir été les précurseurs de la généralisation de l’enseignement islamique au Sénégal et marqué d’une pierre blanche l’histoire de l’Islam dans ce pays !
d)-Comment les membres de la Commission nationale de rédaction de L’HISTOIRE GENRALE DU SENEGAL en sont-ils arrivés à « oublier » la dynastie Deniyanké de Koli Teŋella BAH et le Califat almamal, deux périodes charnières dans l’Histoire du Fuuta, partant, du Sénégal voire de l’Afrique ? Un Deniyanké qui a sillonné tout le Sénégal de son époque, royalement ignoré ; cependant que d’autres hommes qui, pour la plupart, ne bougeaient que pour leurs propres intérêts sont présentés comme des Héros nationaux !
e)-Des Almamy qui ont mené une révolution inédite non seulement au Sénégal mais aussi dans toute l’Afrique totalement absents de ce que l’on présente comme L’HISTOIRE GENERALE DU SENEGAL ! Des ALMAMY et une REVOLUTION pourtant plusieurs fois contés dans les ARCHIVES NATIONALES DU SENEGAL !
f)-Comment a-t-on pu ne pas parler du Fuuta-Tooro que des Historiens ont même présenté comme étant le berceau des populations de la Sénégambie, avant la migration de ses habitants vers l’intérieur du Sénégal, dans ce que l’on appelle L’HISTOIRE GENERALE DU SENEGAL ? Peut-être même que c’est à cause de cet « oubli » que le nom « FUUTA » ne figure pas dans « LE LIVRE-PROJET-DIOMAYE PRESIDENT » !
Comment a-t-on même osé penser ne pas enseigner cette Histoire aux fils et aux filles du Sénégal, aux enfants de l’Afrique ?
Même cette histoire de « Talatay Ndeer », est constituée d’événements falsifiés, suivant en tout cas la narration qui en a été faite ce, pour placer une certaine ethnie au-dessus d’autres.
Par la Permission d’Allaahu Ta’aalaa, même l’Islam, ce sont les Fulɓe du Tekrour qui ont été les premiers à l’embrasser et à l’enseigner non seulement au Sénégal, mais aussi dans toute cette partie de l’Afrique. C’est un secret de polichinelle : les Fulɓe ont été les plus grands résistants à la pénétration coloniale en Afrique. Même les sources coloniales ont unanimement reconnu ce fait : les pertes militaires que les Fulɓe leur ont fait subir, en particulier au Fuuta-Tooro, sont infiniment plus lourdes que celles réunies qui leur ont été infligées dans tout le reste de l’Afrique noire ce, depuis même l’époque pré-almamale.
Il n’y a qu’à se rappeler l’année 1495, précisément lorsque Askia Mohamed (originaire de Songhay-As’Sawad Mali) arriva en Arabie saoudite pour effectuer le pèlerinage à la Mecque, et que les Arabes pensèrent qu’il était surement un Tékrourien, tellement l’Empire Tekrour était déjà très célèbre dans de nombreuses parties du monde !
Toutes les informations que nous partageons ici sont vérifiables aussi bien au niveau des archives coloniales, dans les écrits des Arabes, qu’auprès des sources traditionnelles, orales.
Comment peut-on même vouloir écrire sur l’histoire du Fuuta-Tooro, sur la Grande Histoire du Fuuta-Tooro et/ou sur la grande Ethnie peule du Sénégal, en ignorant les travaux fabuleux du Pr Oumar KANE ou encore de Siré Abbass SOH, pour ne citer que ceux-là ?
En somme, nous trouvons inadmissible qu’au 21ème siècle, des hommes dits de sciences se livrent à certaines considérations d’ordre hiérarchique entre les Ethnies de chez nous, établissant, une sorte de hiérarchie de valeur entre elles, plaçant l’une d’elles au-dessus des autres, de toutes les autres.
LE FUUTA ET LES FULƁE DU SENEGAL NE SONT ETRANGERS A CE QUI FAIT LA GRANDEUR DE CE PAYS, A CE QUI FAIT L’HISTOIRE DU SENEGAL ! Ce, des origines à nos jours !
Nous avons beaucoup enduré et tout tenté jusque-là, alerté massivement, pour ne plus continuer à être traités comme des Sénégalais de seconde zone. Sans succès. Hélas ! Mais ne le perdons jamais de vue : Allah L’Omniscient a fait de nous des hommes et des femmes de différentes couleurs et de différentes langues, afin que nous échangions et nous enrichissions mutuellement, par nos différences.
Nous relevons, par ailleurs, que certains patronymes sénégalais qui se prononcent pourtant de la même manière, sont écrits variablement. Ainsi en est-il des noms de famille comme SALL (SAL), DIOME (DIOM), SARR (SAR), SOH (SOW), DEME (DEM), BAH (BA, BÂ), KAH (KA, KÂ), GUISSE (GUISSET), KASSE (CASSET), DIONG (DIONGUE), KOUNDOUL (COUNDOUL), BOCOUM (BOKOUM), baro (barro), wele (welle), SAM (SAME), samb (sambe), KOULIBALY (COULIBALY), KAMARA (CAMARA), diao (diawo), thiao (thiaw), ndao (ndaw), anne (ane, hane, hann, hanne), gning (gningue), mbodj (mbodji), dione (ndione), cissoko (cissokho), dansoko (dansokho), niass (niasse), caba (kaba), lam (lame), SANGHOTT (SANGOT, SANGHOT, SANGOTTE, SANGOTT, SENGHOTE), haidara (aidara), SIH (SY), bass (basse), SAKO (SAKHO), sao (sawo), watt (wath), etc. ; occasionnant souvent et inutilement d’innombrables demandes de jugement ou de certificats d’individualité.
Pareillement, bon nombre des prénoms (Hammadi, Sammba, Demmba et non Hamady, Samba, Demba, etc.) et autres noms de villages (Haayre, Wuro Soogi et non Aéré, Ourossogui, etc.) sont mal écrits. Aussi, une harmonisation s’imposerait-elle. Il suffirait, pour ce faire, d’instruire la Direction de l’état civil de dresser la liste de tous les patronymes sénégalais et de standardiser, pour les futurs enfants, l’orthographe des noms de famille qui se prononcent de la même manière. Ainsi avait fait procéder feu le président Léopold Sédar SENGHOR à propos de l’orthographe des noms propres commençant par m ou n et suivi d’une consonne, en faisant supprimer, par décret (Cf. Circulaire présidentielle n° 659/PR/sp du 19 mars 1975), les apostrophes dans les noms propres comme N’DIAYE, n’diade, M’BAYE, n’dour, n’doffane, M’BOW, M’BACKE, m’bengue, m’bour, m’boumba, etc. qui s’écrivent depuis lors NDIAYE, ndiade, MBAYE, ndour, ndoffane, MBOW, MBACKE, mboumba, etc..
Aux termes de la Circulaire précitée, le Président SENGHOR avait signalé que « l’usage de séparer le m ou le n de la consonne suivante, a été introduit par les Français au siècle dernier. Un décret qui vient de paraître supprime l’apostrophe… »
Conscients que le Sénégal ne pourrait se développer dans la paix et la stabilité en niant des pans entiers de sa culture et de ses langues, les membres de « Potal Ɗemɗe Ngenndiije » et de « Kisal Deeyirde Pulaagu » ainsi que de nombreuses autres Associations (Association pour la Promotion des Langues nationales du Département de Podor-APLNP, Mouvement des Etudiants et Elèves Fulɓe-MEEF, Hoodere Leñol, Plateforme d’Alerte et d’Action du Fuuta pour un Avenir Lumineux-PAAFAL, Fooyre Pinal Ngenndi, Fedde Fuuta Gabon, Pulaar Speaking USA et de nombreuses autres Associations au niveau de la Diaspora, ainsi que des Autorités religieuses et coutumières, etc.) comptent sur vous, Excellence, Monsieur le Président de la République pour, après Allaahu Ta’aalaa, faire rétablir l’équité et la justice sur les questions sus-évoquées.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la République, à l’assurance de notre très haute et respectueuse considération, ainsi que de nos salutations patriotiques.
Pour Kisal Deeyirde Pulaagu
et Potal Ɗemɗe Ngenndiije
Le Coordonnateur
Boubou SENGHOTE
(Téléphone n° +221 78 123 3055)