Dakarmidi – Mesdames et Messieurs, chers candidats.
Je veux m’adresser à tous les hommes et femmes politiques sénégalais. Opposition et parti au pouvoir. C’est un citoyen lambda qui vous parle. Celui qui cherche désespérément à faire le lien entre politique au Sénégal et Engagement avec un grand E.
Le 27 Aout 2018 fût la date d’ouverture de la campagne de parrainage en vue des élections présidentielles : déjà plus de 100 candidats à la candidature.
Mesdames, Messieurs, je pense sincèrement que la politique ne doit pas être aussi facile. Agir sur la vie de plus de 15 millions de personnes ne peut pas être pris à la légère. C’est énormément de responsabilités. Beaucoup plus que celle qui vous oblige à vous lever chaque jour pour subvenir aux besoins de vos enfants biologiques. C’est dire qu’elle est lourde!
J’ai entendu l’un de vous se prononcer lors d’une émission télévisée sur ces mots : « je ne suis pas un politicien ! ». L’être serait donc devenu péjoratif ? Cher Monsieur, sachez que vous êtes tous politiciens.
Seulement, j’en considère 4 sortes:
- celui qui fait des promesses et qui ne les respecte pas,
- celui qui fait des promesses et qui se tient à ses engagements,
- celui qui ne fait pas de promesses mais qui agit,
- celui qui ne fait pas de promesses et qui ne fait rien.
Ce dernier type de politicien n’a souvent jamais produit à son échelle, encore moins impacté de par ses actions l’avenir commun. Sa parole peut être belle, fédératrice. Cela s’arrête souvent là. Au Sénégal nous en avons beaucoup malheureusement.
Et vous, mesdames, messieurs les candidats, dans quel groupe de politicien vous revendiquez-vous?
Êtes-vous de ceux qui théorisent ou plutôt de ceux qui ont réellement un Plan, à la fois concret et adapté pour le Sénégal ?
Vous voulez toutes et tous devenir Président de la République, s’assoir sur le trône, avoir le salaire et les privilèges qui vont avec, MAIS que représentons nous (le peuple) réellement pour vous ?
Qui parmi vous, Mesdames Messieurs les 100 prétendants à la couronne, s’est distingué pour ses actions concrètes auprès des jeunes gens qui meurent dans l’océan? Auprès des femmes enceintes dans les villages reculés qui risquent leurs vies en donnant la vie par faute d’hôpitaux et de routes ? Auprès des ménages qui n’ont jamais connu d’électricité? Des enfants de la rue qui n’ont aucun espoir d’avenir ?
Pensez-vous peut-être que nos capacités intellectuelles se limitent à répondre à vos appels à la manifestation et venir mourir dans la rue pour votre intérêt personnel? Non ! Nous avons maintenant compris. Les sénégalais veulent qu’on leur dise concrètement comment faire pour régler le problème de l’assainissement qui dure depuis que le Sénégal existe, mais qui semble nous surprendre à chaque période hivernale.
Nous voulons qu’on nous explique comment à jamais régler la situation de l’emploi. Quel est votre projet pour les handicapés ? Comment pourriez-vous financer tout cela ? Nous ne pouvons plus emprunter car nous sommes déjà asphyxiés par plus de 3000 milliards de dette extérieure donc cette alternative est épuisée. Avez-vous un autre plan qui soit crédible et que vous pourriez nous présenter ?
Le système éducatif est à terre : comment allez-vous assurer à mon petit neveu que dans 10 ans il n’aura plus à songer à rejoindre l’Europe ou les Etats Unis pour espérer réussir ?
L’état des prisons et la condition de vie de ses locataires qui en parle ? Les villageois au fin fond de Matam qui peinent à avoir de l’eau potable? Qui a un projet pour l’écologie ou encore le rayonnement de notre culture? Et nos relations diplomatiques avec le monde? Comment vont-t-elles évoluer?
Avez-vous une pensée pour le casamançais qui est obligé de se déplacer jusqu’à Dakar pour se faire délivrer un extrait de naissance alors que la technologie permet de régler cela ? Là où n’importe quel informaticien en BTS aurait pu coder la solution adéquate ! Avez-vous un programme pour l’ensemble de notre pays puisque le Sénégal ne se limite pas à Dakar, Thiès et Diourbel ! A Kédougou aussi il manque terriblement d’infrastructures.
Tous ces sénégalais participent tout autant que les dakarois au rehaussement de notre Produit Intérieur Brut.
Oui chers candidats, Mesdames et Messieurs, nous avons énormément de questions pour vous. Avez-vous des réponses claires à nous apporter ?
La liste est longue. Nous peinons à nous y retrouver avec autant de questionnements qui coexistent. Paradoxalement, en face nous avons une liste interminable de politiciens qui ont décidé qu’ils étaient aptes à prétendre à la gouvernance de notre pays, sans que nous sachions s’ils ont réellement compris nos attentes, nos urgences !
Politiquement, je pense qu’il est temps qu’on change de façon de faire.
Un débat présidentiel entre les candidats est le meilleur moyen de passer votre « entretien d’embauche ». Nous devons dépasser les critiques, les insultes et les reproches venant de part et d’autres. Nous n’avons pas envie de croire que le Sénégal ne dispose pas d’idéologues et d’intellectuels capables d’avoir une vision qui tienne la route. Que vous ne seriez pas en mesure de participer à un débat d’idées, structuré et rigoureux, d’échanger avec retenue et bonne foi, et ce devant tous les sénégalais. Passer outre les manifestations à n’en pas finir à chaque approche d’élections.
Un débat présidentiel me semble capital ! Comme cela se fait déjà dans toutes les grandes démocraties. Inutile de réinventer la roue. Reproduisons exactement le modèle d’organisation de débat qui se fait ailleurs. De préférence en français et wolof, afin de permettre à la majeure partie du peuple sénégalais de se faire une idée du réel mérite des candidats à recevoir notre délégation pour décider de notre avenir.
Allez-vous vous y engager personnellement ? Ou bien craignez-vous que l’on découvre que tout ceci est une grande mascarade ? Allez-vous vous murer dans le silence et ignorer cette attente oh combien légitime des sénégalais ? Votre réponse est attendue avec impatience.
Mesdames et Messieurs, chers prétendants à la présidence, je vous respecte tous autant que vous êtes. Mais de grâce, prenez nous au sérieux.
Alioune SECK, fondateur de sunuvote.com
La rédaction