Dakarmidi – Les réseaux sociaux ont permis la publication des extraits de projets de lois qui violaient la Constitution du Sénégal et les droits fondamentaux des citoyens sénégalais. Ils ont permis de révéler les pratiques d’hommes et de femmes de tous bords politiques mélangeant allégrement intérêts privés et publics. Ils ont sorti des vidéos de marches pacifiques brutalement réprimées par les forces de l’ordre, de traitements inhumains et dégradants de citoyens sénégalais par des agents publics, ou encore de faits de corruption d’agents publics sur la circulation. Donner ces informations au public, est-ce un délit ? Pire, peut-être, un crime contre la démocratie ?
En analysant vos propos, les réseaux sociaux seraient les fossoyeurs, conscients ou inconscients, de la démocratie sénégalaise. Bref, la crise de la démocratie sénégalaise, ce serait la faute aux citoyens exerçant librement leurs libertés fondamentales sur les réseaux sociaux.
Nous voudrions attirer votre attention sur le fait que nous sommes contre cette diabolisation des nouveaux outils d’exercice de nos libertés, qui ne vise qu’à restreindre nos libertés fondamentales. Les réseaux sociaux font circuler des faits, des événements, des paroles, des images ; ils rendent publics des informations sur les conditions de vie différentes des sénégalais et de leurs Gouvernants, sur les nouvelles façons de s’entraider dans les banlieues ou dans le monde rural, par exemple, sur la situation des personnes vulnérables ; ils donnent à penser en ouvrant des controverses sur un livre, un film, une exposition, une opinion scientifique, morale ou politique… Bref, les réseaux sociaux donnent à voir ce que les puissants voudraient parfois laisser hors des yeux du public, ils favorisent la délibération sur la chose publique et mettent les citoyens en situation d’exercer un contrôle sur leurs gouvernants en dehors des moments électoraux. En ce sens, nous tenons à vous rappeler que la liberté d’informer est le droit constitutionnel le plus précieux parce qu’il est à la fois la base et la garantie de tous les autres droits.
Sans doute, nous sommes conscients de certaines dérives sur internet et nous sommes les premiers à condamner toutes sortes de dérives sur internet, mais le souci de plaire au Président ne doit pas vous conduire à essayer de restreindre nos libertés. La réponse n’est pas dans la restriction arbitraire des libertés fondamentales. Elle se trouve dans le respect de l’éthique de la communication portée sur des droits et des devoirs de chaque citoyen, et qui peut se résumer dans l’impérieuse exigence de ne jamais confondre sa liberté avec celle des autres. Que force reste au libre exercice des libertés !
Mouvement D@FA-JOTT
La rédaction