Des consommateurs interrogés par l’APS ont invité les autorités à prendre des mesures favorisant une application effective du nouveau décret réglementant le secteur de la boulangerie au Sénégal.
Cette nouvelle disposition règlementaire visant à formaliser davantage le secteur a été officialisée en janvier.
Les boulangers disposent néanmoins d’un délai de six mois pour se conformer aux nouvelles normes d’exercice, allant de la production à la distribution, non sans régir les relations entre employés et employeurs.
« Il faudrait que les autorités prennent leurs responsabilités en veillant à l’assainissement du secteur de la boulangerie, car la santé des consommateurs en dépend. Tout ce qui doit être consommé devrait au préalable avoir de l’hygiène », a ainsi confié Sadio Gassama.
Ce résident de Gueule Tapée, un quartier de Dakar, a, par exemple, pointé du doigt l’hygiène dans la production de pain d’une boulangerie très fréquentée de la capitale.
« Je ne veux pas citer le nom, mais la nuit quand mes amis et moi allons chercher de l’eau là-bas pour faire du thé, on est toujours surpris par l’état des lieux et on s’interroge sur la qualité de ce que nous consommons. Il n’est d’ailleurs pas rare d’y constater des choses contraires à toutes les normes d’hygiène », a déploré Gassama.
Babacar Diop, âgé d’une quarantaine d’années, regrette la propension de l’Etat à faire adopter de nouvelles lois et règlements sans pour autant faire tout ce qu’il faut afin de les faire appliquer.
« L’Etat ne fait que nous présenter des décrets qui ne sont pas souvent appliqués faute de suivi effectif. Cette fois-ci, les autorités devraient veiller à ce que les nouvelles normes soient respectées afin de préserver la santé des consommateurs », a-t-il indiqué.
« Nous sommes effectivement au courant des nouvelles dispositions et tous les acteurs du secteur de la boulangerie devraient tout faire pour les respecter », a de son côté réagi Elimane, un boulanger exerçant dans le quartier de Fann Hock, à Dakar.
Il a fait savoir qu’il était essentiel que les boulangeries se mettent aux normes pour éviter à ce que l’image de tout le secteur soit ternie par certains ne faisant qu’à leur tête.
Citant l’exemple de la boulangerie où il exerce, le contremaître trouvé ce jour-là vêtu de son uniforme de travail, a signalé que les employés disposaient déjà tous de contrats permettant de bénéficier de cotisations retraite et de sécurité sociale.
« Parmi les consommateurs figurent nos familles et proches. Rien qu’en pensant à cela, nous devons redoubler de vigilance en terme d’hygiène et satisfaire la clientèle », a-t-il expliqué.
Elimane a dans le même temps souligné la nécessité pour les services du ministère du Commerce de contrôler davantage la distribution du pain, déplorant l’usage de motos, de véhicules hippomobiles et autres voitures inappropriées.
Le risque se situe surtout, selon lui, dans l’altération des produits proposés aux consommateurs.
YS/AKS/ASB