En observant le football d’aujourd’hui, je constate qu’il est en train de faire une révolution silencieuse mais profonde:
1 -Il se pratique à une vitesse grand V réservant peu de temps à la réflexion, il faut faire le bon geste au moment opportun;
2 – Pratiquement toutes les équipes optent pour un pressing sur le porteur du ballon pour rétrécir le rayon d’évolution de l’adversaire et essaient d’ouvrir rapidement des boulevards, dès possession du cuir. Par conséquent, les attaquants doivent savoir défendre, les gardiens de but, participer au jeu avec le pied, les défenseurs, créer une supériorité numérique surtout dans la surface de vérité de l’équipe adverse et assurer de bonnes relances pour tromper la vigilance de l’adversaire. Une polyvalence assortie d’une spécialité est exigée à tout footballeur;
3 – La conservation de la balle est déconseillée à un joueur sauf pour des actions individuelles décisives. En réalité, on n’a qu’une seconde pour souffler si on ne veut pas rater l’heure du train;
4 – Le talent est étoffé par la puissance physique et par les choix tactiques des entraineurs. Sur ce point, je pense à l’ex-entraîneur des verts, feu Albert Batteux, qui n’hésitait pas à demander au génie Salif Keita de faire du football africain à chaque fois que son équipe était en difficulté. C’etait une façon intelligente de viser le rendement optimal du jeune et brillant footballeur malien parfois gêné par des dispositifs tactiques.
Oui, le football africain était artistique et considérait simplement qu’il s’agissait d’un jeu et pas plus, une expression plurielle d’un plaisir résultant d’une communion des muscles et de l’intelligence.
Je me demande si le football ne sera pas, un jour, victime de l’intelligence artificielle et de modéles mathématiques. Alors, on aura un football sans footballeurs oú tout sera calibré par la puissance de l’ordinateur.
Je plaide pour le renouveau d’un football composé d’artistes, d’athlètes armés d’un talent et d’une rage de vaincre imbibée d’une sportivité intégrale.
Ma conviction: il faut humaniser davantage le football d’aujourd’hui pour avoir de belles chorégraphies riches en couleurs avec des mouvements exécutés avec dextérité.
Ce n’est qu’un jeu malgré toutes nos pressions individuelles et collectives !
Sportivement.
PAPA ABDOULAYE SECK depuis LA COTE D’IVOIRE.