Ecrire une chronique sur ce gentleman de la presse sportive sénégalaise, c’est lui rendre un hommage largement mérité. D’abord pour avoir consacré l’essentiel de sa vie à ce métier qui ne nourrit pas son homme. À peine sorti du CESTI où l’on forme ce qu’il ya de mieux dans le journalisme, il fut recruté par le quotidien national le soleil et travailla au desk sportif dirigé par l’inimitable Aly Serigne Cissé dont je salue la mémoire. Doté d’une remarquable intelligence avec un esprit curieux, il s’adapta sans difficultés aux exigences rédactionnelles du journal comme s’il en était un membre fondateur.
Sa grande passion pour toutes les disciplines sportives en fit un distingué reporter sportif pluridisciplinaire avec une conscience professionnelle hors du commun. Il se maria, pourrait on dire avec le football, le basket ball, l’athlétisme la première discipline olympique, la natation pour ne citer que ces disciplines très prisées par les sénégalais. En 1977, le Nigéria organisa ses premiers jeux de l’Afrique de l’Ouest à Lagos avec la participation de tous les états membres. Tout seul et dans des conditions inextricables, il couvrit la totalité des jeux avec un brio digne des grands reporters. Je puis en témoigner pour avoir partagé avec lui ces moments d’exaltation et d’engagement au service de notre peuple. Ainsi bien lancé dans le métier, il eut le bonheur de couvrir les déplacements de l’équipe nationale de football, des jeux africains et, cerise sur le gâteau, les Jeux Olympiques. Rédacteur en chef, directeur de la rédaction, le voilà propulsé aux postes stratégiques du plus grand quotidien d’un pays ouvert aux alizés des vents fécondants.
Intègre, généreux dans l’effort et d’un commerce facile, Chétifa est le prototype du journalisme conquérant qu’on aime lire et relire avec un intérêt chaque fois renouvelé. La nouvelle génération de journalistes a de quoi s’inspirer pour pouvoir voguer dans les labyrinthes d’un métier exaltant mais difficile à tous points de vue. Directeur de la communication à la compagnie Sénégalaise Des Eaux, il s’est lancé après sa retraite dans la consultance pour tirer le meilleur profit de sa vaste expérience professionnelle. Le meilleur d’entre nous est celui qui se dit chaque jour « tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien » pour paraphraser le grand Socrate.
Majib Sène