La disparition de Sidy Lamine Niass n’a pas cessé de rendre nos cœurs endoloris même si ce douloureux événement est vieux maintenant de cinq bonnes années. C’est parce que l’homme est un démiurge qu’aucun superlatif n’est trop beau pour le qualifier. Dieu l’avait doté de beaucoup de dons qu’il savait mettre au profit de ses compatriotes, même s’il en subissait parfois les contrecoups ; il ne s’en plaignait guère en raison de son statut d’homme de fortes convictions, de pensée et d’action de militantisme avéré dans toutes les causes qui honorent le genre humain. Intelligent, inventif, l’esprit contemplatif et prêt à répondre à l’appel de l’autre, tel a été ce Samba Linguère des temps modernes grâce à son éducation au sens générique du terme, à sa formation de qualité et à son engagement patriotique digne des bâtisseurs d’empires.
Je connais assez bien l’homme pour avoir cheminé étroitement avec lui dans différentes circonstances et pas une fois, il n’a abdiqué devant ses responsabilités qu’il savait assumer sans manifester le moindre signe de lassitude. Que dire de son intelligence, sinon qu’elle se déploie sous les yeux comme étendard au vent. Rarement j’ai fréquenté un homme d’une si vaste culture dans pas mal de domaines tels que la politique, la philologie, la rhétorique en particulier l’Islam dont il maîtrisait toute la quintessence.
Écrivain de renom, il nous propose un ouvrage posthume avec un titre à la fois énigmatique et prophétique : « l’apocalypse salvatrice ». Ainsi est fait l’auteur qui aime jouer avec les mots et non les maux qu’il a toujours combattus avec acharnement. L’on nous apprend que la cérémonie de baptême de l’ouvrage aura lieu le 4 décembre 2023 sous la direction de son fils Maître Cheikh Tidiane Niass.
Majib Sène