Le 16 décembre 2008, à l’âge de 73 ans, nous quittait Serigne Lamine Diop que je considère comme l’un des meilleurs fils du Sénégal. Ingénieur statisticien, l’homme a consacré toute sa vie au service de son pays, se privant chaque jour un peu plus pour donner chaque jour un peu plus à l’état et à la nation. D’une religiosité rarement égalée, franc et loyal, il était le prototype des hommes d’honneur et de dignité qui faisait la fierté de tous ceux le connaissaient. Sa franchise, sa loyauté et son intégrité étaient telles que le Khalif des tidianes, Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh n’hésitait pas à lui confier de hautes missions ayant des rapports très étroits avec l’argent et le social. Son cursus scolaire et universitaire très brillant, lui avait valu d’être coopté dans le prestigieux cercle des hommes d’état intelligents, travailleurs et productifs.
Directeur de la statistique puis de la douane, il donna à ces fonctions un relief particulier qu’au point qu’il ne tarda guère à entrer dans le gouvernement. Secrétaire d’état au budget, Ministre de l’économie et des finances, Ministre du développement rural et industriel, le voilà à la tête du département de la justice qu’il dirigea avec un pragmatisme digne des disciples de Thémis. Avec autant de responsabilités administratives, politiques et religieuses, Serigne Lamine Diop appartient à la phalange des citoyens sénégalais les plus prestigieux avec un état de service d’une exceptionnelle splendeur.
Président du conseil d’administration de la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie du Sénégal et président de la Fondation Abdou Diouf Sport Vertu, il se positionna comme un acteur, un et multiple portant en bandoulière sa rigueur et sa compétence. Signalons que dans sa vie, il fut président de la Fédération Sénégalaise de Basket-ball, discipline qu’il pratiqua non sans gloire pendant ses années estudiantines.
Avec une générosité discrète, l’esprit compatissant, l’allure faite de modestie, Serigne Lamine Diop est un exemple et un modèle qu’on peut offrir à la jeunesse. Sa famille d’appartenance a de quoi être fière quand on a un modèle comme cet homme au charisme élevé. Partout où le devoir l’avait appelé, il se donnait corps et âme pour ne pas décevoir ceux qui plaçaient leur confiance en lui. Façonné par une religiosité impressionnante, il ne pouvait être autre que ce qu’il incarnait de bon et de bien.
Après avoir rempli ses devoirs le plus merveilleusement du monde, le voilà parti, emportant avec lui, dans sa tombe, toute la gloire de sa génération. Je garde en mémoire son enterrement auquel avaient pris part tous les sénégalais dans leur diversité, la mine triste et le cœur palpitant d’angoisse. C’est parce que l’homme ne laissait personne indifférent grâce à son comportement irréprochable dans sa société d’appartenance. Il avait compris mieux que personne, qu’il vivait dans un pays pluriculturel et savait s’accommoder de toutes les sensibilités. Que Dieu l’accueille dans sa miséricorde éternelle.
Amine.
Majib Sène