Je me souviens, il y a de cela plusieurs décennies, d’avoir connu Serigne amadou Cissé de pire, grande référence dans la confrérie de Aboul Abass Ahmada tijane chérif RTA. Fils de Serigne Tafsir Abdou originaire des profondeurs abyssales du Saloum. Ce dernier très versé dans le coran et les sciences islamiques, fit la connaissance providentielle de cheikh Seydi Hadj Malick Sy RTA avec qui ils créèrent ce qu’on appelle le Gamou au Sénégal. Très proche du maître du sanctuaire de Tivaouane, il se positionna comme un Moukhadam intelligent, dévoué à la cause de la confrérie sous la conduite éclairée du grand chantre du prophète Mouhammed PSL. Sa fidélité et son incandescence spirituelle très développée, le poussèrent à confier l’éducation islamique de son fils Serigne Amadou Cissé à son ami Cheikh Seydi Hadj Malick Sy RTA qui s’acquitta de cette mission avec un pragmatisme éprouvé.
Serigne Tafsir Abdou Cissé établit son fief à Pire, ville située à quelques encablures de Tivaouane. Pire est un foyer ardent de l’islam d’autant qu’elle était célèbre avec son université dirigée par Khaly Amar Fall.
Serigne Amadou Cissé fut un apprenant d’une intelligence phénoménale tant dans la mémorisation du Livre Saint que dans sa percée vertigineuse dans l’étude des traditions prophétiques. Avec sa voix de stentor, ses vertus généreuses et son comportement seigneurial, il fut le symbole de l’Islam des lettrés à l’image de son maître Cheikh Seydi Hadj Malick Sy RTA. Son art unique de psalmodier les versets coraniques, a tout le temps attisé notre sensibilité et ravivé notre imagination. Sa forte voix douce et violente comme la vie, belle et immuable comme un coucher de soleil sur la mer, s’apparente à un don de Dieu d’une exquise générosité.
Ma rencontre avec cet homme de Dieu aux élans féconds, date des premières heures de l’indépendance au Gamou auquel j’avais pris part à Pire dans son fief. Sa générosité proverbiale, sa courtoisie habituelle, son allant et son alacrité sont les traits dominants de cet homme de Dieu. Il fait partie intégrante de la fabuleuse légion des grands moukhadams formés par cheikh Seydi Hadj Malick Sy RTA qui ont contribué positivement au rayonnement de l’Islam confrérique au Sénégal.
Mais comme on a l’habitude de dire, les vaillants serviteurs de dieu ne meurent jamais. Ils nous veillent à l’intérieur de leurs tombeaux couchés par une alchimie dont seuls ils connaissent les secrets et les spéculations mystiques. Parce que toute leur vie durant, ils se sont comportés comme d’irréductibles serviteurs avec une seule et unique passion : servir Allah SWT sous la conduite éclairée de la Meilleure des Créatures PSL. Nous nous souviendrons à chaque instant de leurs passés glorieux et de leurs œuvres faites d’amour et de soumission totale dans la voie tracée par celui qui tient dans ses mains impérissables, nos destins collectifs.
Né en 1890, il a passé toute sa vie au service de l’islam qu’il a servi avec un dévouement digne des oulémas. En 1980, alors âgé de 90 ans, il quittait ce bas monde pour un voyage sans retour. Plaise à Allah SWT, qu’il repose dans les splendides jardins de Firdawsi par la grâce de Taha l’Intercesseur PSL.
Amine.
Majib Sène