Si je devais décerner La palme du meilleur journaliste sportif sénégalais post indépendance, je choisirais sans hésiter, Serigne Aly Cissé. De « Paris Dakar » au quotidien national « Le Soleil », en passant par « Dakar Matin » et la « Zone 2 », il avait fait étalage d’un professionnalisme exceptionnel, enjolivé par une facilité d’écriture tout à fait ravissante. Sa vaste culture sportive et son intelligence débordante, faisaient qu’il était capable, à lui seul, de remplir toutes les pages d’un journal en un temps record. L’ayant vu à l’œuvre aux Jeux Africains, aux Jeux Olympiques et dans d’autres rendez-vous sportifs, Aly m’a toujours impressionné par l’immense volume de travail qu’il abattait journellement et souvent dans des conditions rebutantes. La fatigue n’avait jamais eu le dessus sur ses taches à accomplir grâce à une conscience professionnelle inqualifiable. Il était devenu une grande icône dans le mouvement sportif national, voire africain, en raison de ses vastes connaissances sportives qui se sentaient dans ses analyses orales ou écrites que tous dégustaient avec une étonnante gourmandise.
Membre fondateur de l’Association Nationale de la Presse Sportive (ANPS), vice président de l’Union des Journalistes Sportifs Africains (UJSA) et président de la Section Sénégalaise de l’Association Internationale de la Presse de Langue Française, Serigne Aly Cissé avait honoré partout la presse sénégalaise. Par son esprit vif et méthodique, par son envie de toujours apprendre et bien faire, il s’était hissé au sommet de la hiérarchie journalistique tant au Sénégal qu’en Afrique. Notre stage à l’École Internationale de Bordeaux a été pour nous l’occasion de démontrer la renommée de la presse sénégalaise qui nous avait valu les félicitations de tout le corps professoral de l’école. Grâce à son inventivité, nous avions réussi à placer dans le landerneau sportif national, la cérémonie du Lion d’Or qui honorait chaque année, les meilleurs sportifs d’hier et d’aujourd’hui.
Hélas, en ce jour de mercredi 11 décembre 2009, la mort, toujours inévitable, est venue l’arracher à notre affection, au moment où on avait encore besoin de lui. La mémoire collective retiendra ses qualités professionnelles avérées, attestées par ses écrits et, surtout, son livre intitulé « Sénégal, carton rouge ».
Profondément religieux, il était fier d’être le disciple de Seydi Cheikh Moustapha Sy « Diamil » dont le mausolée trône dans le célèbre quartier de Fass. Plusieurs fois, nous sommes allés au Gamou de Pire pour recueillir les bénédictions de Serigne Ahmed Cissé qui avait une façon particulière de psalmodier les Versets Coraniques avec sa voix chaude et captivante. L’occasion nous permet de rendre un hommage appuyé à sa digne épouse, gardienne incomparable des valeurs et vertus d’une famille soudée dont s’honorait notre ami Serigne Aly Cissé.
Qu’Allah swt, lui réserve une belle place au paradis amine.
Majib Sène