La musique afro arabe a toujours eu ses adeptes au Sénégal. L’une des toutes premières interprètes de cette belle musique, s’appelle Mery Sèye qui à l’époque habitait à Pikine. Elle avait une voix de rossignol et savait bercer les cœurs, même les plus hermétiques. Elle était géniale dans ses interprétations qui insinuaient dans les veines fragiles, le sang de la renaissance. Avec elle, je ne pensais pas qu’une voix venue d’ailleurs pût la détrôner. Mais avec l’apparition de Saïda Binta Thiam, on a vite fait de l’oublier tellement cette nouvelle étoile est à la fois ravissante, avec une voix semblable à celle des cantatrices choisies par les Dieux pour les bercer. Avec cette capacité de renouvellement et de variation que sécrète ses cordes vocales, elle vous entraîne dans un univers ravissant, où le soleil ne se couche jamais. Toutes ses interprétations ont le pouvoir de saouler, de vous rendre doux comme un agneau sacrificiel et vous plonger dans une méditation qui a un commencement mais qui n’a pas de fin. Avec elle, pas besoin de comprendre l’arabe, langue dans laquelle elle chante. Il suffit simplement de savoir écouter pour aimer, car sa voix pleine de grâce, est un immense fleuve d’inspiration, apte à faire les plus belles farandoles.
Pour chanter, elle va puiser dans la florissante littérature de nos guides religieux qu’elle sait si merveilleusement adapter à la musique arabe moderne. Elle est capable de tenir en haleine un large auditoire pendant des heures, grâce à sa voix envoûtante, captivante et mélodieuse, comme le chant du toucan.
Saïda Binta Thiam est une véritable diva, favorisée par la nature avec une voix délicieuse, pleine de charme, sensationnelle, vibrante et envoûtante comme un soleil d’été. Quand elle chante, c’est tout son être qui vibre, qui insinue dans les fibres sensibles des cœurs endoloris, le sang de la vigueur et de l’enthousiasme débridé. Dans ce Sénégal en marche, elle vivra de sa voix douce, belle, immuable et inaltérable comme les couleurs des cieux. Elle nous entraîne avec elle dans les jongleries de sa voix capable de se muer en plusieurs variations. Elle nous permet de nous détacher des soubresauts de la vie et de nous épanouir comme voguant dans une gondole. Dans l’incendie de l’aube gravitant le Sénégal, une diva auréolée de gloire, chante le jour qui se lève.
Majib Sène