Son père Boucounta Ndiaye fait partie des artistes de renom que compte le Sénégal, terre de germination des plus belles fraternités. Guitariste au doigté exceptionnel, il a l’art de nous entraîner dans le passé historique d’un pays riche de la qualité de ses filles et fils. Son « xalam » qu’il égrène dans la mesure de son souffle, nous rappelle les épopées glorieuses de nos « Bours » et « Teignes » d’autrefois. Boucounta n’est pas seulement un virtuose du xalam mais, et beaucoup ne le savent pas, un maître tailleur de classe, métier qu’il a pratiqué dans les moments de sa jeunesse. C’est cet homme jouissant d’un charisme éclairé, qui est le père de Papa Ngagne Ndiaye. Il jouit d’une réputation de journaliste redouté par sa façon singulière d’animer son émission « Faram Facce » sur la chaîne TFM. Pourtant, il est loin d’être impoli mais sa ligne éditoriale est telle qu’il ne ménage aucun invité même si par ailleurs, vous entretenez des relations empreintes d’exemplarité. Il prépare ses émissions avec beaucoup de minutie, fouillant, bêchant et labourant avec discernement.
Dans la vie de tous les jours, il paraît taciturne parce que adepte de la parole utile mais, une fois devant le micro , il devient un autre lui-même affichant un regard intimidant voire intriguant avec des piques adroitement plantées. Pour ceux qui savent, c’est cette approche qui donne à son émission toute la saveur qu’on en attend.
Pourtant, Papa Ngagne, comme beaucoup d’autres, n’a pas fréquenté une école de journalisme. Il a été formé et bien formé dans le tas et a pu emmagasiner une expérience fondatrice de sa renommée. Son ouvrage sorti en 2017, retrace son parcours dans le métier, ses péripéties, ses succès mais aussi ses moments de désespérance. Convaincu que c’est en forgeant qu’on devient forgeron, il est souvent revenu au pied de la montagne à l’instar de l’alpiniste pour tenter d’atteindre le sommet.
Ses efforts dans la recherche de la perfection ont été payants tant il est vrai que dans le landerneau journalistique sénégalais, il fait partie intégrante de nos belles références. La TFM tient en lui un collaborateur de qualité, intègre et soucieux de toujours bien faire son travail que beaucoup apprécient. De ses débuts à « Oxyjeunes » en passant par Walfadjr, il s’est beaucoup amélioré d’où l’éclosion d’un talent chaque jour grandissant. Les aspirants journalistes peuvent s’inspirer de son exemple qu’il est sans doute prêt à partager avec ses cadets.
Reçois à travers cette chronique, l’expression de ma profonde et affectueuse estime.
Majib Sène