Le Sénégal regorge d’artistes de grande renommée qui l’ont honoré partout dans le monde où la culture est au rendez-vous. Qu’il s’agisse du théâtre, de la danse, de la musique et tout ce qui entre dans le cadre que voilà, notre pays n’a pas été en reste. Le rayonnement mondial de douta Seck, de Doura Mané, de Isseu Niang, de Papi Campbell, de Youssou Ndour et tant d’autres artistes qu’on ne saurait tous citer ici, sont la preuve de la place que le Sénégal occupe dans le concert de l’art.
Aujourd’hui, nous évoquons le nom de Ndèye Khady Niang qui dès le bas âge, avait bousculé victorieusement la hiérarchie pour devenir finalement la plus grande danseuse de sa génération. Repérée par le théâtre national Daniel Sorana, elle en était devenue l’une des pensionnaires les plus célèbres. Ayant le rythme dans le sang, elle savait interpréter toutes les notes limpides et savoureuses du tam-tam et savait adapter ses pas de danse à toutes les vibrations de cet instrument magique, capable de réveiller les sentiments enfouis entre ciel et terre.
Ndèye Khady avait un don impressionnant dans la danse, d’autant qu’elle était capable de s’adapter à tous les rythmes. Elle avait émerveillé James Brown lors d’un concert au stade Demba Diop. Elle avait ébloui les prestigieux musiciens de Aragon, Johnny Pacheco et Johnny Halliday, qui tous avouaient n’avoir au paravent jamais rencontré une danseuse si bien inspirée. Aragon voulait même l’embarquer mais à l’époque, elle était encore très jeune. En 1974, lors de la super francophète, fête qui eut lieu au Québec, Ndèye Khady Niang à elle seule pouvait remplir l’énorme salle de fête où se produisaient beaucoup d’artistes ressortissants de l’espace francophone.
Ses pas de danse et la variété de ses gestes vibratoires étaient uniques dans leurs genres et en faisaient une artiste adulée et adorée. Elle pouvait faire une exceptionnelle carrière internationale mais viscéralement attachée à son pays, elle tournait le dos à l’appel des sirènes de l’émigration. Le grand champion de lutte sénégalaise Falaye Baldé l’avait épousée et c’est elle qui avait créé pour son amoureux, la célèbre danse appelée « Guinté Tiéré ak Ndawal » qui est devenue pourrait on dire, l’hymne mystique de Ama Baldé, fils du célèbre champion. Elle était aimée de beaucoup grâce à son urbanité, à son esprit d’ouverture, à son sens du partage et à son implication dans tous les événements qui rehaussaient le prestige de son Sénégal natal. Militante de première heure de l’Alliance Pour la République fondée par le Président Macky Sall, elle se distinguait dans les meetings et autres campagnes de ce parti politique. Le dimanche 29 août 2010, en plein Ramadan, elle rendit l’âme suite à un malaise. Elle formait un remarquable duo avec le batteur de tam-tam Doudou Ndiaye rose, l’homme à la baguette magique. Qu’Allah SWT dans sa miséricorde infinie, l’installe au paradis.
Majib Sène