Dakarmidi – Les écoles islamiques où l’on enseigne le Coran, la Sunna du Prophète Mouhammad (Paix et Salut sur Lui), mais aussi l’éducation et la formation des fidèles musulmans, prolifèrent dans le pays. Parmi les illustres fondateurs de ces écoles, figurent en première ligne, Cheikh Seydi Hadj Malick Sy (que Dieu soit satisfait de lui).
Du Walo à Saint-Louis, en passant entre autres par Ndiarnde et Tivaouane, sans oublier l’étape de la Mecque, l’honorable fils de Mame Wade Fawélé, a réussi à renforcer ses connaissances en allant aux sources les plus fécondes de la connaissance. Homme de Dieu accompli, ses œuvres littéraires ont démontré tout le charisme de cet homme dont la notoriété et la prestance ont ébloui les cœurs les plus hermétiques. Grand chantre du Prophète Mouhammad (PSL), il composa des textes d’une inimitable beauté littéraire pour la gloire et l’honneur de celui qui a ouvert ce qui était clos et fermé ce qui était ouvert. Allah (SWT) lui a donné une fratrie exceptionnelle dont l’une Khalifa Ababacar Sy (rta), ce roseau qui ne rompt point, cette barque qui ne tangue point, a eu le privilège d’assurer la succession de son père avec honneur et succès.
Ce collectif doit avoir pour but essentiel de défendre la quintessence de la prestigieuse école de Tivaouane contre ses pourfendeurs. En portant dans les fonts baptismaux ce collectif, la plupart des intervenants, dans une surexcitation excessive, ont dénoncé les dérives comportementales dont les auteurs sont connus de tous. À l’exception du professeur Mame Ousmane Ndiaye qui a bien compris la philosophie de vie de Cheikh Seydi Hadj Malick Sy, dont l’intelligence stratégique lui avait permis de triompher des visées suborneurs et maléfiques des colonialistes. La défense de l’école de Mawdo, doit s’articuler autour des débats d’idées, basés sur une attitude réflexive et responsable, intelligente et convaincante, en prenant appui sur Serigne Babacar Sy Mansour l’actuel Khalif. C’est un homme de Dieu accompli, qui sème et cultive la paix sans laquelle rien de positif ne peut se construire. Les gros bras n’ont pas de place dans les combats d’idées où, seuls, sont privilégiés le savoir fécond, la connaissance approfondie de la vie et une bonne prédisposition à briser les dérives, en amont comme en aval, sans l’interférence de quelque arme que ce soit. Les troubadours de la religion, de même que les tartuffes doivent savoir raison garder et se conformer à la ligne de conduite, tracée par la famille de Mawdo.
C’est bien de constituer une force intramuros pour défendre des acquis obtenus pratiquement dans la douleur, mais le faire en cohérence avec les réalités du terrain. En avouant que Serigne Babacar Sy Mansour aurait découragé une telle initiative s’il en était informé, prouve que toutes les actions doivent se faire dans le respect absolu des principes de vie qui gouvernent la famille de Mawdo. Quand on dépend d’une institution dans le fond et dans la forme, on ne doit pas se permettre de prendre des initiatives non validées par le sommet de la hiérarchie. C’est une question de discipline comportementale. C’est aussi une règle de bonne conduite à l’intérieur de toute organisation humaine, à fortiori, religieuse.
Il est vrai que de nos jours, nombreux sont ceux qui, dans les espaces maraboutiques, se vantent d’être des confidents des guides religieux, au point de prendre des décisions sans concertation, sans autorisation. Cela conduit souvent à des incompréhensions dont la conséquence est de provoquer des conflits, dont la gestion pose plus de problèmes qu’elle ne donne de solutions. Le Khalif Général des tidianes, tel que nous le connaissons , est un homme de paix et de dialogue, profondément nationaliste, en plus d’incarner le sens du pardon et de la tolérance. Ces qualités intrinsèques, il les a héritées de ses pères qui ont accompli leur mission en entente parfaite avec Dieu, avec le Prophète Mouhammad (PSL), et par le truchement de Aboul Abass Cheikh Ahmada Tijane, fondateur de la confrérie.
Il ne sert à rien de vouloir à tout prix attiser le feu de la haine et de la folle passion sans pour autant en mesurer les conséquences. Ceux qui font des attaques dirigées contre les institutions religieuses et leurs représentants, doivent nécessairement se ressaisir et arrêter leur forfaiture. Chacun est libre de porter un regard critique sur sa société d’appartenance, mais le domaine religieux est d’une sensibilité telle qu’on doit le toucher avec des pincettes. Dans le cadre que voilà, il importe de privilégier le dialogue et la confrontation féconde des idées qui me semblent être les armes les plus efficaces pour instaurer la paix et l’entente cordiale dont le pays a besoin pour achever sa marche résolue vers les terres de l’émergence. Toute démarche autre que celle-là, risque d’engendrer des conflits latents qui, au demeurant, peuvent plonger le pays dans une obscurité innommable.
Serigne Babacar Sy Mansour a un cœur suffisamment large pour abriter, à l’image du Prophète Mouhammad (PSL), plusieurs amours dont la tolérance, le pardon et la fraternité exquise. Lors de la Mecque inaugurale, le Prophète Mouhammad (PSL) avait pardonné tous ceux qui l’avaient offensé, en première ligne, ses propres parents. Ce sont sur ces principes sacro-saints, que Cheikh Seydi Hadj Malick (rta), a bâti son école dans un milieu qui, au départ, lui était hostile. Paix sur cette terre aux hommes de bonne volonté. Plaise à Dieu que la paix, rien que la paix, jalonne le khalifat de Serigne Babacar Sy Mansour, khalifat que nous souhaitons le plus long possible.
Majib Sène