Parmi les hommes de l’église, celui que je connais le plus, est sans aucun doute, Monseigneur Théodore Adrien Sarr. Il m’a été présenté par feu François Bob, ancien ministre de la jeunesse et des sports du Sénégal. À l’époque, le cardinal officiait à Kaolack et souvent, dans nos tournées, nous prenions le petit déjeuner ensemble dans une atmosphère empreinte de cordialité et de bonne humeur. Dès notre premier contact, il s’est révélé à moi comme un homme d’une urbanité exquise, plein d’humanité et, de surcroît, affable. Ses relations avec François étaient tellement profondes, sincères et sans tâche, que je succombais sans peut être le savoir, à leur humanité toute d’harmonie et de symétrie. Dans leurs discussions, point de futilité mais des thèmes essentiels se rapportant souvent à la foi, à la jeunesse et à l’avenir du pays. J’apprenais beaucoup dans leurs échanges car, l’un et l’autre sont imbus d’honneur et de bonnes convenances et, à tout instant, disposés à être au service de leurs semblables. Un jour, après le rappel à Dieu de François, il me fit appeler à sa résidence les badamiers pour me demander d’écrire un livre sur notre ami commun. J’avoue avoir été surpris par sa proposition et j’ai hésité un moment à donner suite à sa demande. Pour détendre l’atmosphère, il me mit du baume dans le cœur, prenant appui sur mes relations avec le défunt qui nourrissait à mon endroit, une profonde et affectueuse sympathie. Ainsi revigoré, je m’attelais à la tâche avec son soutien effectif et agissant sur tous les plans et celui du colonel des douanes Hyacinthe Bob, dont la disponibilité m’a tant de fois émerveillé. En moins de quatre mois, je lui présentais le manuscrit en lui demandant d’en être le préfacier. Pendant la période d’écriture, il me prodiguait ses encouragements par l’intermédiaire de Abbé Léon Diouf, dont je salue la mémoire.
Des hommes et des femmes de valeur, on en rencontre partout dans ce pays et qui l’ont hissé au firmament des sublimes destins. Le Cardinal Théodore Adrien Sarr est un personnage fascinant qui réunit en lui l’intelligence, la sagesse, la courtoisie, la disponibilité mais surtout l’humilité qui est la marque des grands hommes de Dieu. La dernière fois que je l’ai rencontré, c’était à l’Hôpital Principal, lors de la levée du corps de Abbé Léon Diouf. Il m’avait chaleureusement salué en hommage aux liens fraternels que François Bob avait tissés entre nous. Pour son soutien inestimable à l’occasion de la préparation de l’ouvrage sur notre ami François Bob, je lui renouvelle mes remerciements qui ont un commencement mais qui n’ont pas de fin.
Je ne regrette pas d’avoir connu le cardinal profondément nationaliste et viscéralement ancré dans les valeurs de l’Église qu’il sert avec un dévouement exceptionnel. Il me plaît, en ce début de nouvel an, de lui présenter respectueusement mes vœux les meilleurs de santé et de longue vie. Il fait partie incontestablement des sénégalais qu’on respecte pour sa grande sagesse, sa disponibilité et sa marche résolue sur les sentiers lumineux du Seigneur.
Déwénety.
Majib Sène