« Xalam démone bay nékh boumga doog ». L’aventure du Sénégal dans cette coupe du monde, s’est arrêtée en huitième devant la terrible machine anglaise, conduite par un remarquable Harry Kane. Pour avoir franchi le deuxième tour, les lions ont démontré leur volonté de mériter leur titre de champions d’Afrique. Après avoir chuté devant les Pays-Bas « 2 à 0 », l’équipe a redressé la situation devant le Qatar, pays organisateur « 3 à 1 » et dompté avec la manière l’Équateur « 2 à 1 ». Devant ces exploits synonymes de savoir faire qui ont gonflé l’orgueil de tout un peuple, la cruche s’est cassée et de quelle manière devant un adversaire dont le pays a inventé le football, ce jeu merveilleux devenu une nouvelle religion à laquelle l’humanité entière a adhéré.
En regardant le match avec un regard neutre, on peut en déduire que l’équipe sénégalaise a été dominée dans tous les compartiments du jeu. Notre comportement fait de naïveté et de fébrilité, a facilité la tâche à l’adversaire qui nous a flagellé à cœur joie. Le score de « 3 à 0 », il faut en convenir, a parfaitement reflété la physionomie du match qui a dévoilé nos insuffisances au grand jour. On aurait joué jusqu’à demain de cette manière, devant le même adversaire qu’on ne marquerait pas le moindre but. L’équipe sénégalaise et l’entraîneur Aliou Cissé, nous ont procuré d’énormes satisfactions dans d’autres circonstances et c’est tout à leur honneur. Certes la défaite est très amère mais ce n’est pas une raison pour vouer aux gémonies, ce que hier, nous avions adoré. Beaucoup de chemins nous séparent des grandes équipes européennes et chaque fois qu’on les rencontre, le fossé se creuse plus béant que jamais. Il nous revient de prendre conscience de nos faiblesses voire de nos insuffisances, pour continuer le travail afin de relever le niveau de notre jeu à l’échelle internationale.
Les éliminatoires de la prochaine Coupe d’Afrique qui doit avoir lieu en Côte d’Ivoire vont bientôt commencer et sans aucun doute, nous serons attendus sur tous les plans. Je me garderai bien de rentrer dans les considérations technico-tactiques et même organisationnelles, persuadé que la critique est aisée et l’art difficile. 4 matches joués, 2 défaites, 2 victoires, 7 buts encaissés et 5 marqués, tel est le bilan dans ce mondial des Lions du Pays de la Téranga.
Hélas, c’est au moment où le Xalam commençait à égrener ses notes pleines de nostalgie, que les cordes ont lâché. Ainsi va le football.
Majib Sène