J’ai connu Maître Bokar Niane au bloc fiscal dès les premières années de l’indépendance. Il venait de sortir frais moulu de l’école nationale des impôts de Paris et occupait les fonctions d’inspecteur divisionnaire de la presque totalité de Dakar plateau et une partie de la zone industrielle au bloc fiscal situé à la rue de Thiong. Il travaillait avec beaucoup d’acharnement comme l’exigeait l’ampleur de ses responsabilités. Il n’avait de répit que le week-end qu’il employait d’ailleurs à la lecture de ses ouvrages essentiellement d’économie. Il était un passionné des études persuadé que le livre est une fenêtre par laquelle on s’évade pour découvrir davantage d’horizons.
Chemin faisant, il abandonna les impôts après sa brillante admission à l’école internationale d’assurance de Yaoundé. Au terme de ses études dans cette nouvelle filière, il revint au pays pour y exercer sa nouvelle passion. Plein d’allant et d’alacrité, l’esprit pétillant et toujours en éveil, il migra au barreau de Dakar en qualité d’avocat inscrit dans l’ordre en 1976. Cette fois ci, l’acte de mariage est scellé pour de bon et devint bâtonnier de 1994 à 1996. Son incandescence intellectuelle est telle qu’il a la posture d’un grand intellectuel comparé à un démiurge dont la pensée féconde parcourt enchantée, les nuits du monde à l’image de l’étoile filante.
Franc et loyal dans ses relations, il marche droit avec un cœur qui bat toujours à gauche, fatalement comme un lit d’espérance. Je m’honore d’avoir connu un tel homme qui sait où il va et comment y aller et qui est loin de ceux qui marchent en plein jour avec une lanterne à la main.
Sa vie en société s’apprécie positivement sans obséquiosités, mais avec honneur et dignité, avec justice et justesse. Il est un exemple de vie bien organisée pour la jeune génération d’aujourd’hui, voire de toujours.
Le monde dans lequel nous vivons est un monde truffé d’incertitudes et de convulsions difficilement maitrisables. Ses potentielles victimes sont indéniablement la jeunesse qui a besoin de prendre appui sur des exemples et des modèles de bon aloi pour pouvoir vivre et survivre. Dès lors, le bon sens suggère à la jeunesse des repères de l’envergure de maître Bokar Niane en raison de leur éducation et de leur formation qui sont le fruit de ce qu’ils représentent aujourd’hui dans leur société d’appartenance.
Salut Maître.
Majib Sène