Le Sénégal est de nos jours le pays d’Afrique où l’on compte le plus grand nombre de personnes qui se disent journalistes. Cette tendance induit une usurpation de fonction qui a amené les autorités à voter une loi appelée « charte de la presse ».
Pour mettre de l’ordre dans le secteur, une commission a été expressément mise sur pied pour définir les conditions d’élaboration et d’attribution de la carte nationale de presse. Cette loi en tant que telle, permettra d’identifier ceux qui sont réellement journalistes et ceux qui ne ne le sont pas. Cette loi mettra également à l’aise des journalistes de la trempe de Maïmouna Ndour Faye, que je place parmi les plus brillantes journalistes de sa génération. Son intelligence toujours en mouvement, sa connaissance parfaite de la société Sénégalaise et sa culture affinée et raffinée lui permettent de mener à bien son métier. Pour l’avoir longtemps suivie surtout à la télévision, j’ai toujours apprécié sa mise correcte, sa manière très subtile de poser ses questions et le dialogue fécond, enjolivé par un sourire teinté de fraternité qu’elle noue avec ses invités. C’est une véritable professionnelle qui sait comment préparer ses émissions mais également comment les terminer. Quand son invité s’égare ou s’embrouille dans ses réponses, elle a l’intelligence phénoménale de le redresser sans s’en glorifier. De la sorte, on peut passer un temps important à la suivre, sans jamais se lasser.
Cette journaliste de grande envergure, mérite d’être rangée dans la prestigieuse catégorie des égéries de notre pays qui s’honore de leur apport dans la construction nationale. Elle me rappelle sans pour autant les imiter, les grandes dames de la presse sénégalaise à savoir, Annette Mbaye Derneville, Ndiaye Mody Guirandou, Sokhna Dieng Mbacké, Henriette Bathily, Dié Maty Fall et tant d’autres qui ont marqué de leurs empreintes indélébiles la presse sénégalaise conjuguée au féminin.
Les plateaux qu’elle anime sont tellement bien relevés que le désir de les suivre ne nous quitte jamais. Loin d’elle d’animer la galerie, elle allie dans ses émissions le triptyque, poser les questions que tout le monde attend, orienter le débat dans le sens utile et enfin instaurer la sérénité du début à la fin.
Quand on invite une personne sur le plateau, c’est d’abord et avant tout, chercher à apprendre d’elle et non de vouloir la coller coûte que coûte ; malheureusement c’est ce que l’on constate la plupart du temps sur les plateaux de télévision. Sans flagornerie aucune, nous faisons chapeau bas à la ravissante Maïmouna, à qui nous souhaitons des succès chaque jour renouvelés, d’autant qu’elle possède déjà les moyens techniques et intellectuels pour la réalisation de ses ambitions professionnelles.
Majib Sène