Dans quelques semaines, se déroulera au Qatar, la coupe du monde de football. Le Sénégal, pour la troisième fois, va tenter d’honorer de la plus belle des manières sa participation à ces prestigieuses joutes du football mondial. Cette compétition attire l’attention du monde entier car, le football ce jeu merveilleux, est devenu par alchimie, une nouvelle religion à laquelle l’humanité entière a adhéré. Il génère toutes sortes de passions et en même temps, des intérêts financiers souvent au-dessus de ce l’on imagine. Dès lors, il devient une impressionnante industrie qui jette ses tentacules un peu partout pour mieux marquer ses énormes stades d’évolution.
Dans ce cadre, la fédération sénégalaise de football, en relation avec son partenaire, a fait confectionner des maillots avec son effigie destinés à la vente. Cela se fait un peu partout dans le monde et dans le cadre que voilà, la fédération de football ne saurait être en reste. Elle a donc fait saisir par les autorités compétentes en la matière, 34000 maillots contrefaits ce qui représente une somme financière non négligeable. Mais comme ces maillots sont illégalement fabriqués, il ne peuvent être mis à la vente ni par les contrevenants, encore moins par la fédération. Ils subiront donc le sort réservé à la drogue saisie et par ricochet, aux faux médicaments, c’est-à-dire la destruction pure et simple. Certes, il sera difficile de lutter contre la malfaçon surtout chez les tailleurs d’occasion qui envahissent les marchés, particulièrement le quartier de Colobane à Dakar. Ceux-là, on peut les tolérer à la rigueur car le mal qu’ils peuvent causer me semble négligeable. C’est tout le contraire de certains commerçants nantis qui, au mépris des règles normatives vont commander à l’extérieur des milliers de maillots contrefaits pour inonder le marché.
La Fédération Sénégalaise de Football est dans son droit et personne de sensé ne peut lui reprocher son attitude. Hélas, nous sommes dans un pays où le « ndeyssane » est sur toutes les lèvres, où la charité est proverbiale, créant de la sorte, une psychose de la tolérance tous azimuts. Dans ce cadre précis, une véritable révolution des mentalités doit s’opérer urgemment si on veut atteindre dans les délais voulus, la terre promise de l’émergence. Les dérives de toutes sortes qui naissent, grandissent et s’épanouissent journellement dans ce pays, doivent être combattues sans aucune tolérance. Elles le doivent sans aucune clémence si nous voulons atteindre nos objectifs de développement.
À quelques encablures du mondial, nos vœux ardents de succès accompagnent les Lions du Pays de la Téranga, afin qu’ils nous reviennent du Qatar, auréolés de gloire. La mission est difficile mais pas impossible pour des expéditionnaires suffisamment bien préparés et conscients de leur responsabilité. Fiers et ambitieux comme les alpinistes, nous les encouragerons à grimper vite et bien pour atteindre le sommet de la montagne. À cœur vaillant, rien d’impossible.
Majib Sène