L’humanité a souvent été confrontée à la violence sous toutes ses formes ; elle revêt plusieurs formes, physique, morale, verbale et même muette. Elle a toujours opposé dans une même société, des ethnies, des groupes d’individus, des membres d’une même famille, comme si on nous a inoculé le virus de ce mal tant de fois décrié. Le sport n’a pas échappé à ce mal qui rend l’homme ennemi de l’homme comme en témoignent, certains jeux de la Rome antique qui voulaient que dans un combat sanglant, l’adversaire à terre, fût achevé mortellement ou épargné selon la position du doigt du souverain debout, ou penché.
Le phénomène commence à gangrener le sport dans une mesure qui défie le raisonnable. Le sport sénégalais n’a pas échappé à la mouvance du phénomène qui a entraîné, on s’en souvient, la fermeture du Stade Demba Diop, un des temples du football sénégalais, avec à la clé plusieurs morts et des dégâts matériels très importants. C’était au cours d’un match entre deux équipes de Ouakam et de la Petite-Côte. L’Arène Nationale de lutte a été à plusieurs reprises, le théâtre ensanglanté entre supporters de lutteurs, suivi de dégâts matériels qui enlaidit le magnifique visage de l’infrastructure.
C qui s’est passé récemment à Rufisque au cours d’un match navétane, avec mort d’homme et une incroyable dégradation du stade, sont des faits regrettables, engendrés par la violence. Au paravent, la ville de Louga avait subi les mêmes épreuves de violence, avec destruction de biens publics et privés. Récemment, en France et en Angleterre, des scènes de violence inouïe, ont émaillé des rencontres de football qui ne sont pas allées à leur terme. Le sport et les vrais sportifs sont sérieusement affectés par de tels événements difficilement contrôlables.
Dès lors, nous avons plus que jamais besoin de l’éclairage des sociologues pour mieux cerner le phénomène, afin de lui trouver des remèdes adéquats. Notre pays réputé être un havre de paix, de solidarité et de convivialité, est entrain hélas de sombrer dans la déchéance à cause des comportements répréhensibles de certains compatriotes inconscients. La sécurité que réclament bon nombre de citoyens, est motivée par le nombre élevé des agressions et de comportements bizarres qui sont monnaie courante dans le pays. Il est temps qu’on se reprenne tous ensemble pour éviter l’exacerbation de la violence, telle que constatée dans certains endroits du continent. Rien ne doit entraver la marche résolue de notre pays vers la terre promise de l’émergence.
Majib Sène