Le Sénégal qu’on l’avoue ou non, est le pays de tous les possibles. Chaque jour, un événement qui dépasse tous les entendements s’y produit sans vraiment émouvoir. Tout ce que nous déplorons est mis sur le compte de Dieu comme s’il nous condamnait à être d’éternels fatalistes sans rémission.
Khadim Mboup s’est permis de se déguiser en femme pour aller faire l’examen à la place de sa dulcinée. Pris en flagrant délit, il n’a été en prison que pour quelques petits jours et le voilà en liberté. Au lieu de faire profile bas, le voilà en train de squatter les réseaux sociaux pour raconter avec désinvolture comment il s’y est pris pour, pendant un moment, tromper la vigilance des examinateurs. Avec une vanité assourdissante, il enfourche le cheval de Zorro et la rhétorique de D’Artagnan pour expliquer son aventure.
Prétendant être d’une famille qui tient l’honneur au plus haut point, il fait référence à sa mère dont il dit avoir hérité la timidité. Dès lors, on est en droit de récuser l’affirmation selon laquelle l’avenir de notre pays repose sur les épaules de la jeunesse. Espérons que cette jeunesse dont nous faisons référence, ne ressemble guère à Khadim Mboup qui fait la honte de sa génération. Un contrevenant des bonnes règles, doublé d’un tricheur invétéré, ne doit pas avoir droit à la parole dans un pays qui tient à ses valeurs.
Il faut reconnaître que la justice a été trop clémente à l’égard de cet homme, qui s’est comporté comme un voyou, qui piétine les règles d’honneur façonnées par nos anciens.
Pour ma part personnelle, je m’interdis d’être indulgent à son égard, car il s’est comporté volontairement comme un paria de la société. Des exemples comme lui doivent être punis sans pitié, car ils constituent des plaies béantes pour notre société.
Il est vrai que le Sénégal est également un pays où la charité est proverbiale, où le « ndèyssane » est sur toutes les lèvres, ce qui fait que tous les actes répréhensibles commis par nos compatriotes, peuvent passer en pertes et profits. Le monde tel qu’il évolue actuellement, s’accommode mal de toutes ces dérives qui constituent des freins inusables à notre développement.
Majib Sène