S’il fallait décerner un doctorat en politique à une femme au Sénégal, le choix irait indiscutablement à feue Hadja Arame Diene de son vivant membre émérite du parti socialiste.
De Léopold Sedar Senghor à Abdou Diouf et Ousmane Tanor Dieng, tous secrétaires généraux du parti socialiste, elle a joué un rôle inqualifiable dans la massification du parti et dans le travail de conscientisation des femmes pour leur meilleure implication dans la réalisation des projets politiques les concernant. Sa présence dans toutes les instances du parti socialiste bien que non instruite en français, lui avait permis d’être l’une dès toutes premières femmes à siéger au parlement. Cest avec elle que les langues nationales en particulier le wolof,ont été acceptées dans les débats au sein de l’hémicycle.
Responsable des femmes au niveau du parti, elle avait une exceptionnelle capacité de mobilisation qui s’extériorisait à l’occasion des visites de Chefs d’État au Sénégal. Qu’importe le climat, elle réussissait toujours à mobiliser les femmes qui lui vouaient un respect et une considération inénarrable. Elle avait l’art d’entretenir ses relations au point que sa maison ne desemplissait jamais. Les militantes et militants du parti trouvaient en elle la repondante idéale qui s’occupait de leurs problèmes divers et variés. Quelle que soit l’ampleur des problèmes qui lui étaient soumis, elle ne rechignait jamais car, pour elle, rendre service est perçu et élevé au rang de culte.
Cette disposition chez elle, ne relève ni du hasard, ni de l’opportunisme parce que fervente disciple de Khalifa Ababacar Sy, manne céleste aux voeux exaucés. Elle s’efforçait de s’identifier à ce vénérable homme de Dieu qu’elle adorait avec toute la force de son âme. Hadja Arame Diene cette grande dame Lebou a consacré toute sa vie à la religion musulmane par le biais de la confrérie Tidiane et par la politique sous l’emprise du parti socialiste. Affable, généreuse, tolérante, elle avait la mine toujours gaie malgré le poids énorme des sollicitations qui venaient de partout .
Née en 1926 à Dakar, elle a été rappelée à Dieu en 2005 à l’âge de 79 ans. Le Sénégal n’oubliera jamais cette femme de qualité qui a consacré sa vie à ses semblables. Sa fidélité à ses convictions n’a jamais varié ce qui fait d’elle une femme de vertu, de grandeur et parfois aussi de noblesse. Plaise à Dieu que le plus haut paradis soit sa demeure par la grâce de Taha l’intercesseur paix et salut sur lui amine.
Majib Sène