Il y’a quelques années, lorsque le cardinal Théodore Adrien Sarr m’a demandé d’écrire un livre sur François bob, je me suis longtemps demandé ce qui était à la base de ce choix. Ministre de la jeunesse et des sports, je fus son conseiller de presse pendant une huitaine d’années, durant lesquelles j’ai appris à connaître cet homme exceptionnel qui pour ma part, est et restera le meilleur ministre que le Sénégal ait jamais eu à la tête de ce département. Il y’a aussi le fait qu’à plusieurs années, François et moi avions partagé la table de l’évêque lorsqu’il officiait à Kaolack. C’est sans doute ces deux raisons qui ont guidé le choix porté sur ma personne. À cette occasion, j’avais bénéficié du soutien et de l’assistance de son Éminence, mais également du colonel Bob, neveu de François. Ecrire sur ce dernier apparaissait à la fois facile et difficile, tant l’homme était un et multiple. Son caractère trempé dans l’eau bénite de maman « Guédj », avait fini de façonner sa personnalité ornée d’honneur et de dignité, toutes choses qui caractérisent les filles et fils de cette contrée tapissée de coquillages.
Dans le travail vite fait et bien fait, il n’avait pas de pareil, au point que ses collaborateurs l’appelaient monsieur produire ou périr. Même malade, il s’acquittait de sa tâche avec une régularité et un dévouement dignes des bâtisseurs d’empires. Jamais il n’avait relégué son travail au second plan pour ne pas être en conflit avec sa conscience. Durant son magistère, il avait réussi à faire des tournées de travail dans tout le pays pour s’enquérir des besoins et aspirations de la jeunesse pour qui il faut bâtir un avenir. Ayant une maîtrise parfaite de ses dossiers, il savait prendre des décisions qui étaient loin d’être en contradiction avec les attentes de la jeunesse et du mouvement sportif dans son ensemble. Il avait un courage politique remarquable et savait dissocier sa mission administrative des attentes partisanes. Il a mis dans les fonts baptismaux l’INSEPS de Dakar, d’où sont sortis maintenant plusieurs générations de professeurs et d’inspecteurs de l’éducation populaire et sportive.
François était un homme très entreprenant qui aimait donner de l’importance à la réflexion avant la prise de toutes décisions. Administrateur civil, Major de sa promotion à l’entrée et à la sortie de l’École Nationale d’Administration du Sénégal (ENAM), le fils de mère Marianne n’a pas vécu inutile. Il avait donné le meilleur de lui-même à son pays, à sa famille et à tous ceux qui étaient ses collaborateurs, tant en politique que dans l’administration. Je réitère mes sincères remerciements à tous ceux qui m’avaient assisté dans la période où j’écrivais ce livre intitulé « Notre ami François Bob ». Les noms de Théodore Adrien Sarr, Abbé Léon Diouf et Hyacinthe Bob resteront éternellement gravés dans ma mémoire car, dans toutes les étapes de la préparation dudit ouvrage, Ils furent de précieux collaborateurs pour moi.
À Dieu François et dors en paix.
Majib Sène