Où est la solidarité de nos anciens ?
Dans mon ouvrage intitulé « les chevauchées du xalam », j’ai parlé d’un morceau de xalam nommé « Galayabe », l’hymne de l’aristocratie Haalpoular. Il a été inventé pour mettre en exergue la solidarité. Autrefois, si tu avais deux repas et que ton voisin n’en avait pas, tu lui donnais avec plaisir le second. Les bases fondatrices de notre civilisation reposaient sur ce genre de crédo tout comme le cheval, la cola et le fusil. La notion de solidarité se traduit de plusieurs façons selon les us et coutumes de chaque ethnie, mais toujours est-il que la fonction de partage vient enjoliver cette belle notion de solidarité dans le bonheur tout comme dans le malheur. Le retour triomphal de notre équipe nationale de football à la CAN du Cameroun avec, pour la première fois, notre sacre, a été salué et vécu par la population toutes conditions confondues. Le Président Macky Sall, dans un geste magnanime approuvé par tous, a mis la main à la poche pour récompenser comme il se doit l’ensemble des membres de la délégation officielle. Certains acteurs du football non récompensés, ont véhémentement protesté le fait d’avoir été laissés sur les carreaux. Mais comme l’argent n’a pas que des vertus et pour calmer tout le monde, la Fédération Sénégalaise de Football devrait pouvoir, sur la base des primes reçues, organiser une cagnotte et permettre à chaque membre du bureau fédéral, de goutter au gâteau. Ce serait un acte de solidarité qui fera sauter d’orgueil nos anciens dans leurs tombeaux couchés. Les querelles scolastiques et byzantines qui polluent l’atmosphère au niveau fédéral, se seraient estompées.
Cette façon de faire aurait pour conséquence de ressusciter les vertus congénitales de la solidarité qui avait permis, autrefois à notre pays, de franchir bien des étapes difficiles dans son évolution. En faisant ainsi preuve de générosité, de partage et de solidarité, tout redeviendra comme avant et le travail pourra continuer dans la perspective de notre prochaine double confrontation contre les pharaons d’Égypte. Il faut souligner que les primés n’ont aucune obligation pour se soumettre à une telle démarche. Mais si cette proposition était mise à exécution volontaire, le Président Macky Sall n’en serait pas mécontent et serait motivé à faire autant sinon plus la prochaine fois. Je suis persuadé que maître Augustin Senghor, le patron du football sénégalais et en sa qualité de père de famille soucieux de la bonne entente de sa fratrie, pourrait être tenté d’étudier favorablement la proposition. Ce serait tout à son honneur.
Majib Sène