L’engagement, la patience, le travail et la détermination, sont les atouts majeurs pour les constructeurs d’avenir radieux. Depuis le triomphe des lions à l’occasion des jeux de l’amitié en 1963, nous courons derrière un sacre qui nous tourne le dos comme si nous étions des maudits. À chaque phase finale, l’histoire se répète et nous laisse choir sur le quai de l’histoire. Caire 86, Alger 90, Sénégal 92, Mali 2002 et encore Caire 2019, les déceptions ont toujours été les mêmes, tenaces, vagabondes et tristes comme un ciel sans étoiles. Mais chaque fois, comme l’alpiniste, nous revenons au pied de la montagne pour tenter d’atteindre le sommet. C’est cette constance dans la détermination, cet engagement patriotique toujours en exergue et la prise de conscience des techniciens et des footballeurs, que le résultat tant cherché est enfin arrivé face à un adversaire qui nous a toujours ravi la vedette.
Cette victoire éclatante et rayonnante de notre équipe nationale dans une compétition qu’elle a dominé du début à la fin, est à saluer comme il se doit par le peuple dont les origines reposent sur le socle de la dignité, de l’honneur et parfois aussi de la noblesse. C’est une victoire qui n’a pas de prix tant elle est arrivée dans un contexte post électoral où les politiciens, placés en vedette, ont cru que tout dans ce pays leur appartient. Heureusement que le sport, dans une magistrale rebuffade, a occupé pour un temps, l’esprit de tout le peuple « sunugalien ». Le peuple est devenu un et indivisible grâce au football partageant équitablement, le même but et la même foi.
L’effervescence qui s’est développée après le match sur toute l’étendue du territoire national, ne peut être motivée que par le sport. Aucun homme politique, aucun guide religieux et aucun événement autre que sportif, ne peuvent créer autant d’effusion dans un pays ballotté et ruiné par la politique. C’est le lieu de dire que tout investissement sur le sport finira toujours par produire des dividendes pour l’honneur et la gloire de notre vaillant peuple.
C’est la raison pour laquelle, nous avons toujours plaidé pour la réalisation en nombre et en qualité, d’infrastructures pour favoriser la pratique sportive pluridisciplinaire comme l’indique la charte fondamentale du sport sénégalais. Dans le cadre que voilà, il est à saluer la construction de l’arène nationale, la salle de basket-ball et le Stade Olympique à Diamniadio. La réfection des Stades Demba Diop et Léopold Sédar Senghor et ceux des stades régionaux, en plus de la formation des cadres moyens et supérieurs en sport, favoriseront l’éclosion de nouveaux talents qui contribueront, par leurs performances, au rayonnement du pays sur le plan international.
La bande à Sadio Mané, dans cette finale contre les pharaons d’Égypte, a fait étalage d’un remarquable savoir faire, ponctué par une rage de vaincre que rien n’a démentie. Le « diom » légendaire qui caractérise l’homo-sénégalinsis, a été à la base de notre succès que rien ne présageait en raison de nos échecs d’hier. Le barrage de la coupe du monde place le même adversaire devant nous et il faudra batailler avec plus de vigueur et de rigueur pour faire un bon résultat au Caire et s’imposer au match retour à Dakar, dans l’antre du merveilleux bijou qu’est le Stade Olympique de Diamniadio. Plaise à dieu que notre ambition hégémonique sur le football continental, se réalise pour l’honneur et la gloire du vaillant peuple sénégalais.
L’impérialisme de la COVID-19, comme tout le monde le sait, a fragilisé les bases de l’économie mondiale particulièrement celles des pays en développement. Les prix des denrées de première nécessité prennent une certaine ampleur, entrainant dans leurs sillages, l’unité et la concorde du peuple. Le seul remède pour notre peuple ne peut provenir que du sport en particulier, le football. Si le Sénégal se qualifie pour la phase finale de la coupe du monde, si il fait un excellent parcours au mondial, tout en bien sera possible dans ce pays qui nous est si cher.
L’engouement des populations toutes conditions confondues, le déferlement instantané constaté dans les villes, les villages jusqu’aux hameaux les plus reculés par les populations, prouvent que les sénégalais ont le patriotisme dans le sang. En constatant tout cela pour la première fois de notre histoire, je me suis demandé ce qu’il adviendrait si nous avions perdu. Le sport est un adjuvant à nul autre pareil raison pour laquelle, tout investissement dans cette activité humaine, n’est pas superflu. Le football a renforcé l’unité de notre peuple et quand le peuple est uni, rien ne peut lui résister.
Après 120 minutes de jeu intense, merveilleux et plein d’incertitudes, la chance tendit ses bras au Sénégal, comme une fille amoureuse, aux tirs au but 4 contre 3. Quant à l’Égypte, elle acheva ses rêves dans les eaux furieuses du Nil. Dans le cadre que voilà, nous nous sommes permis de rêver. L’essentiel étant de faire tout pour que le rêve d’aujourd’hui, soit la réalité de demain. Toute la question est là.
Majib Sène