Parmi les hommes de droit de sa génération, Doudou Ndir fait figure de proue tellement l’homme a bourlingué dans les arcanes de la magistrature de son pays. Né quelques années avant l’indépendance, il a un cursus scolaire et universitaire hautement appréciable et qui en a fait un serviteur d’exception du temple de Thémis. Formé en France dans les prestigieuses écoles de droit, il revint dans son pays pour mettre en pratique ses connaissances. Substitut de procureur puis procureur de la République, il a eu une carrière exemplaire, sans anicroche, mais avec assurance, élégance, disponibilité et sagesse exempte de tous reproches.
Détaché à la Présidence de la République, il occupa entre autres fonctions, celle d’inspecteur général d’état complément idéal d’une formation de qualité. Fort de tout cela, il fut nommé médiateur de la république, poste qui lui sied à merveille en raison de sa riche expérience. Parti à la retraite, on lui confia la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) qu’il dirige avec une intelligence et une sagesse dignes d’éloges. Pour ceux qui le connaissent, Doudou Ndir fait partie des meilleurs fils de ce pays par son intégrité, son engagement patriotique, son ancrage dans les valeurs de son peuple et son sens inné de la solidarité. Ni obscur ni isolationniste, il est le symbole vivant des citoyens d’honneur que l’on peut offrir en exemple à la jeunesse.
Élégant dans son port et dans son langage, le pouvoir et la réussite n’ont jamais pu l’éloigner de son milieu d’appartenance. Bien éduqué et respectueux des principes qui gouvernent sa société, Doudou Ndir mène une vie tranquille, sans vanité tant il est nourri au sérail de la sobriété. En raison de ma profonde et affectueuse estime à son endroit, je suis tenté de lui dire, paraphrasant aimé Césaire, tu es régate bicéphale. Gueule de lion, sourire du sage.
Majib Sène