Les reines du Walo, Ndaté Yalla et Ndieumbot Mbodj, la résistante de la verte Casamance Aline Sithoé Diatta, Birame Yacine Boubou du Cayor pour ne citer que celles-là, ne manqueront de sursauter d’orgueil dans leurs tombeaux couchées, à l’annonce de la nomination de Madame Fatou Fall au grade de Médecin Général. Pour une première, c’en est une, car de l’indépendance à nos jours, c’est la première fois que pareil honneur est fait à la femme sénégalaise. Nous nous en réjouissons pour avoir été parmi les premiers à plaider pour l’intégration de la gent féminine dans tous les corps de métier. Non pas par effet de mode, mais par leur compétence, leur esprit de sacrifices, leur intelligence avérée mais, par leur « diom » légendaire qui a coloré la merveilleuse histoire de notre peuple. Tous ces superlatifs sont loin d’être surfaits si tant est qu’on mesure le rôle de premier plan que joue la femme rurale dans le développement du pays.
Si le Président Macky Sall a jugé nécessaire d’élever Madame Fatou Fall au grade de Général dans notre prestigieuse armée et de la nommer, dans le même temps, directrice du grand Hôpital Principal de Dakar qui est en pleine mutation, c’est qu’il a les preuves de sa compétence. Après de brillantes études scolaires et universitaires, elle est devenue médecin agrégée en hépatologie et gastro entérologie avec une expérience avérée. Ses passages aux universités de Dakar et d’Abidjan en plus d’un séjour fructueux à Vale de Grâce, à Paris, sont l’affirmation d’une compétence qui fait honneur à toutes les femmes de notre cher pays.
La féminisation des officiers supérieurs da l’armée sénégalaise répond à un besoin celui de faire jouer à la femme son véritable rôle dans les chantiers de l’émergence. Notre pays, au moment où il amorce ce virage décisif, a besoin de prendre appui sur toutes les forces vives pour permettre au train du succès tant espéré, d’être à l’heure au moment du bilan.
Nous souhaitons du fond du cœur qu’elle réussisse sa mission car il y va de son honneur, de sa liberté et de sa dignité. Avec votre permission général, je vous laisse méditer les propos de madame Simone de Beauvoir : « C’est par le travail que la femme a en grande partie franchi la distance qui la séparait du mâle ; c’est le travail qui peut seul lui garantir une liberté concrète ».
Majib Sène