Comme tout bon saint-louisien, le colonel Mouamar Guèye peut se glorifier d’être un homme de culture ; une culture ouverte sur le Coran, le français et l’anglais. Mais son humilité, sa courtoisie, sa générosité proverbiale, le tout porté par une sociabilité distinguée, font qu’il préfère rester dans les rangs plutôt que d’être en surface. C’est cette marque des grands hommes qu’il ne cesse de cultiver sachant que cela n’a jamais fait de mal à personne. Ingénieur des eaux et forêts, il a porté fièrement son grade de colonel que ses amis de la maison des écrivains veulent transmuer en grade de général depuis qu’il a été élu président du Pen club Sénégal. Écrivain à la plume inspirée, il a publié plusieurs ouvrages dont le plus célèbre est celui intitulé “L’eau, source de vie”. Son roman intitulé “Raby”, ne fait pas non plus nature morte à côté des œuvres littéraires d’écrivains Sénégalais. Son ancrage dans les valeurs sénégalaises est tel qu’il ne cesse de valoriser la langue nationale wolof, qu’il maîtrise avec une remarquable aisance. Nationaliste jusqu’ou bout des ongles , Mouamar Guèye apparaît à mes yeux comme un vigile qui ne tolère aucune entorse à cette belle langue de notre ancêtre Kocc Barma Fall, ce cayorien pur et dur. Malgré ses nombreux titres et grades, il se comporte dans la société avec sobriété, mais également avec dignité, compte tenu de son éducation de base dont il porte les segments en bandoulière.
Très jeune, alors qu’il était au lycée, il faisait des productions littéraires à la station régionale de Radio Saint-Louis, “La voix du Nord”. Depuis, il s’est familiarisé avec la poésie, pour tout dire, la littérature dans toute son acception. L’élégance de son style d’écriture et la finesse de son esprit, ont fait de lui un gentleman de la plume. D’un commerce facile, Mouamar Guèye prêche pour l’unité, la paix et la concorde, toutes choses dont a besoin le pays pour désencombrer les chemins qui mènent vers l’émergence. Sa passion pour l’écriture, son sens hautement élevé de la mesure et les nobles sentiments qu’il nourrit à l’endroit de tous et de chacun, font qu’il est aimé de beaucoup.
Je n’oublie pas ses succulentes chroniques dont il nous avait habitués autrefois grâce à sa belle plume constamment trempée dans l’encrier de la fécondité. Tous les actes de bienveillance qu’il accomplit à l’endroit de ses compatriotes, Il les qualifie de petites choses modestes, tant il a un cœur assez large. Je me permets de lui dire que c’est dans la rosée des choses modestes que le cœur trouve son matin et sa fraîcheur. Qu’il reçoive, à travers cette chronique, mon hommage fraternel et affectueux.
Majib Sène