En remontant le cours de l’histoire de la diplomatie sénégalaise, le nom de Claude Absa Diallo nous revient comme une rengaine, persistant et permanent. En effet, il s’agit de la première femme sénégalaise nommée ambassadeur. Elle a ouvert la voie aux femmes désireuses d’entrer dans ce métier difficile à tous égards. Un métier exigeant et complexe à la fois que seuls les esprits équilibrés, nantis de bonnes convenances peuvent exercer sans heurts. Claude Absa Diallo est une référence dans ce domaine qu’elle maîtrise sans triomphalisme excessif, ni fausse modestie. Son intelligence n’a d’égale que la pétillance de son esprit, toutes choses qui lui ont permis d’exercer avec succès cet art majeur partout où le devoir l’a appelée. Aux Nations Unies, en Europe et un peu partout dans le monde, elle a servi le Sénégal, son pays avec la maestria qui est l’une des caractéristiques des sujets d’honneur et de dignité proverbiale.
Longtemps secrétaire générale du ministère des affaires étrangères, elle a eu le rare privilège de servir sous les ordres des ténors que sont, entre autres, maître Doudou Thiam, Alioune Badara Mbengue, docteur Amadou Karim Gaye, Moustapha Niasse et André Guillabert pour ne citer que ceux-là. Son exemplarité comportementale, son expérience avérée et la justesse de ses analyses, lui ont permis de siéger dans des organisations nationales comme le CENA et les ordres nationaux.
Imbattable au travail vite fait et bien fait, elle se singularise par son patriotisme éclairant, son abnégation jamais démentie et sa passion pour les bonnes causes. Sa particularité seigneuriale, c’est de n’avoir jamais été mêlée à aucun scandale comme on en compte hélas dans ce pays souvent victime de ses excès et de ses contradictions. Claude Absa Diallo, en vérité, est un modèle de diplomate qu’on peut copier sans jamais l’égaler en raison de ses immenses qualités d’orfèvre en la matière. Discrète, sensible et toujours recroquevillée dans ses profondes convictions, elle montre l’exemple d’une égérie pour qui la diplomatie est un sacerdoce.
Le Sénégal à bâtir que nous appelons de tous nos vœux, apparait à nos yeux comme la terre promise de Moïse. Pour réaliser cette haute ambition, il nous faut, impérativement, prendre appui sur des exemples comme Absa Claude Diallo. Elle a montré la voie qui mène au succès et comment y marcher pour atteindre l’optimum c’est à dire ce qu’il de meilleur dans la vie. Rien ne s’obtient dans la vie sans détermination, sans engagement mais aussi sans connaissance approfondie dans tout et en tout. Il ne s’agit nullement de dormir sur nos lauriers ou plus prosaïquement sur nos acquis, mais d’être armés comme l’alpiniste venant chaque jour au pied de la montagne pour tenter de réussir de nouveaux exploits. Savoir se surpasser dans l’action, toute la question est là.
Avec nos modèles et repères d’hommes et de femmes qui ont construit ce pays riche de son passé, nous pouvons être raisonnablement optimistes sur son avenir. Que Absa Claude Diallo, pour l’ensemble des précieux services qu’elle a rendus et qu’elle continue de rendre à son pays, trouve, ici, l’expression de nos hommages respectueux et fraternels.
Majib Sène