Je me souviens comme si c’était hier, d’avoir rencontré pour la première fois chez le cordonnier Diogane Sylla, ce merveilleux fils de Seydi Cheikh Abass Sall. C’était un mois de septembre où la pluie, tombant en abondance, avait fini de transformer les rues de Dakar la capitale, en des rivières impressionnantes. Le port altier, le visage rayonnant, les propos bien choisis, le regard attirant, il symbolisait l’assurance qui est la marque des hommes bien éduqués. Après quelques échanges d’amabilité, nous finîmes par nous apprécier mutuellement ce qui donna naissance à notre amitié. À force de le rencontrer, je finis par tomber sous le charme de sa sagesse, de son érudition, de sa générosité et de son ancrage dans les valeurs de l’islam confrérique dont son vénéré père fut un moukhadam d’exception. La confrérie Tijanya à laquelle il appartient, compte dans ses rangs des serviteurs incomparables de la trempe de Cheikh Seydi Abass Sall dont tout le monde reconnaît la profondeur de la pensée puisée dans les sources fécondantes des enseignements de Aboul Abass Ahmada Tijane RTA.
La particularité de Chérif Ibn Abass Sall, c’est d’avoir appris à vivre avec son temps, à comprendre le monde tel qu’il évolue sans renier ses valeurs de civilisation faites de grandeur, de bonté et parfois aussi de noblesse. Son apport dans le développement de l’islam dans son pays se passe de commentaires à travers la construction des lieux de culte, des daara où l’on apprend le Coran et dans l’éducation des jeunes pour en faire des citoyens modèles. Pétri de sagesse, ses causeries religieuses sont de véritables sources de connaissances tellement l’homme est généreux dans la transmission de son immense savoir. Par son éducation, sa vaste culture et son expérience de la vie, il se positionne comme faisant partie intégrante des meilleurs fils du pays. Citoyen de bonne volonté, il se met sans désemparer au service de ses semblables d’autant qu’il est prompt à tendre une main secourable à tous ceux que le hasard met sur sa route.
En ce début d’année musulmane 1444, je me devais de rendre un hommage mérité à cet homme de grande envergure que l’islam considère comme l’un de ses plus glorieux serviteurs et défenseurs. Plaise à Dieu de veiller sur lui en lui donnant en même temps, les moyens de toujours se mettre aux services de l’islam et de l’humanité.
Majib Sène