Voilà bientôt cinq décennies que je fréquente Alioune Badara Bèye. En âme et conscience, je croyais le connaître de fond en comble tant notre compagnonnage a été multiforme avec en prime la littérature qui est notre plat commun. Reporter sportif à Radio Sénégal, ses talents de footballeur ne m’étaient pas inconnus. L’homme est d’une intelligence extraordinaire mais n’en paraît pas, tellement il est humble avec cet aspect faussement taciturne qui caractérise les détenteurs de sagesse. Ce n’est seulement qu’après avoir lu son ouvrage intitulé « si le FESMAN m’était conté », que j’ai découvert le vrai visage de l’homme qui m’a ébloui, voire fasciné. C’est depuis cet instant que j’ai mieux évalué sa personnalité, ses capacités managériales et son esprit sacrificiel pour les causes communes.
Seuls des cadres comme Alioune Badara Bèye sont capables d’abattre un travail de coordonnateur général d’un festival mondial si complexe, si exigeant, à la limite démentiel pour ne pas dire abrutissant. En lisant l’ouvrage, j’ai par moment compati à la douleur qu’il éprouvait dans une situation où rarement, il avait les coudées franches. Certes, il a fait les cinq continents, découvert des réalités ethnoculturelles diverses et variées qui l’ont beaucoup enrichi dans l’accomplissement des délicates fonctions qui étaient les siennes pendant près de cinq ans. Il m’est permis d’affirmer sans péricliter un risque, que celui qui n’a pas lu cet ouvrage plein d’enseignements, ne peut pas prétendre connaître l’homme Alioune Badara Bèye. Pour ma part, je tiens à le féliciter très sincèrement devant tous les sacrifices qu’il s’était imposé en pilotant de mains de maître, les premiers balbutiements du FESMAN. Ce sont des citoyens comme lui qui ont jeté dans les fonts baptismaux, les fondements de notre État nation avec intelligence et sagesse. Ceux qui croient que le Sénégal tel qu’il est aujourd’hui est construit ex nihilo, se trompent lourdement.
Il est l’œuvre de grands hommes fiers des sacrifices de tous ordres qu’ils ont consentis pour illustrer leur fierté d’appartenir à un peuple riche de la qualité de ses filles et fils. Mon cher Alioune, prière me permettre d’aller cueillir là où se niche la lune, les plus belles fleurs de nénuphars pour servir de décor, à ton univers de poète.
Majib Sène