Tous ceux qui considèrent le Sénégal comme un pays de sport et de sportifs ne se trompent guère. En effet, depuis les temps immémoriaux, ce pays riche de son passé et confiant de son avenir, ne cesse de produire des sportifs de renommée mondiale à l’image de Abdou Sèye, Habib Thiam, Papa Gallo Thiam, Lamine Diack, Amadou Diaba, Amadou Kakou, Ben Bareck Fall, Elhadj Diouf et récemment la nouvelle légende du football Sadio Mané. La gent féminine n’est pas en reste avec toutes les générations des lionnes du basket, du judo et tant d’autres disciplines sportives. Dans cette pérégrination, le nom de Awa Mbaye, la plus grande supportrice du sport sénégalais de tous les temps, me revient comme une rengaine. Goréenne pure et dure, elle n’en est pas moins la mascotte de la grande équipe de Lille qui domina le football français dans les années cinquante, raflant tous les trophées mis en compétition avec les Baratte, Van Doreen, et tant d’autres joueurs talentueux.
La particularité de Awa Mbaye, c’est d’avoir choisi le sport comme une seconde religion. Elle s’était portée volontaire à l’époque des compétitions de la Zone 2 du Conseil Supérieur du Sport en Afrique CSSA, pour accompagner les délégations sportives du pays en qualité de chargée de la cuisine. Je l’ai vue à l’œuvre à Bamako, à Nouakchott, à Bissau, à Conakry, à Praia, se lever à quatre heures du matin s’occuper du petit déjeuner des sportifs, du déjeuner et du dîner sous le contrôle des médecins du sport. Nos athlètes n’étant pas habitués au régime alimentaire des pays hôtes, ne se sentaient plus dépaysés en matière d’alimentation.
Sa conscience, son patriotisme, et son remarquable dynamisme étonnaient plus d’un. Je ne connais pas dans ce pays une femme de son envergure aussi engagée, aussi déterminée à servir le sport de son pays. Aujourd’hui, âgée de près de quatre-vingt dix ans, elle vit avec ses merveilleux souvenirs sportifs qui constituent pour elle, sa raison d’exister. Le ministère des sports a le devoir de lui tendre la perche en ces temps où la cherté de la vie plombe beaucoup d’espoirs. Il ne serait pas exagéré que les sportifs sénégalais lui consacrent une journée d’hommage au cours de laquelle, des aides substantielles lui seront apportées. Honneur à celle ou celui qui patronnera cette belle initiative. La Fondation Servir le Sénégal de la Première Dame Marième Faye Sall est invitée à appuyer cette proposition.
Mes hommages très chère lilloise.
Majib Sène