Encore une fois de plus, les arènes sénégalaises sont au devant de l’actualité, non pas en bien, mais en mal. En effet, le combat Papa Sow contre Siteu, monté depuis bientôt trois ans par le promoteur Papa Abdou Fall, a enregistré un échec cuisant avec une décision d’annulation. En effet, l’un des protagonistes Papa Sow, a été sauvagement agressé par un supporter qui lui a jeté un objet sur le front, ayant provoqué un saignement intense. Les médecins ayant constaté la gravité de la blessure, ont pris la sage décision d’annuler purement et simplement le combat devant un public médusé qui ne s’attendait pas à une telle éventualité.
J’ai eu pitié pour le promoteur dont la déception a été grande pour s’être investi inutilement dans un combat qui avait pourtant une fière allure. C’est la troisième fois que l’arène nationale est l’objet de troubles regrettables, rappelant l’image d’un enfant incapable de s’éduquer, plein de caprices et ne se sentant heureux que dans le désordre et la violence. Des scènes insupportables, comme celles qui ont émaillé depuis quelques temps ce magnifique temple de la lutte, sont de nature à faire fuir les sponsors qui ne veulent pas que leur image soit ternie par des événements malsains, dont les auteurs ne sont rien d’autres que des vagabonds.
Irrités par de tels événements, nous avions rejoint le camp de ceux qui plaidaient pour la fermeture momentanée de l’arène, le temps d’y voir un peu plus clair. Quand on est à la place du promoteur, on ne peut qu’être déçu et découragé devant tant d’efforts improductifs. Quoi qu’on dise, la lutte sénégalaise refuse de s’émanciper, au grand dam des promoteurs et de la structure chargée de gérer et d’organiser la discipline. Les auteurs des actes répréhensibles que nous dénonçons dans l’arène, doivent être châtiés sans pitié, car il y va de la dignité et de la notoriété de ceux aiment ce sport. L’image de Papa Sow couvert de sang, dont l’abondance était absolument inquiétante, nous désole et appelle notre profonde et sincère compassion. Papa Abdou Fall a quitté l’arène totalement dégoûté et il faut être à sa place pour le comprendre.
Majib Sène