Les sénégalais, dans leur majorité, traînent derrière eux, un paradoxe presque congénital selon les circonstances ; Aliou Cissé ne me démentira pas, lui qui a été traîné dans la boue depuis qu’il est à la tête de l’équipe nationale à cause de ses résultats en dents de scie. Que n’a t-il pas entendu de propos désagréables, d’invectives désobligeants, de menaces et que sais je encore. Certes, il n’avait rien gagné mais son équipe est classée première en Afrique, avec un excellent classement au niveau mondial. Mais la force de cet entraîneur, réside dans son refus de toute polémique et des débats contradictoires qui posent souvent plus de problèmes qu’ils ne donnent de solutions. Bénéficiant de soutiens indéfectibles de ceux qui l’ont nommé à ce poste et, en particulier, de l’affection de ses joueurs, il n’a renié aucune tranche de ses convictions, ni sur le plan technique, ni sur le plan tactique, préférant travailler sans relâche avec la foi des bâtisseurs d’empires.
Avec un courage de granit et une persévérance étonnante, il a le résultat que tout le monde attendait, c’est-à-dire gagner la coupe d’Afrique après un brillant parcours sans défaite contrairement à ses adversaires. Porté au pinacle par ceux qui le jetaient aux gémonies. Il peut maintenant bomber le torse et fièrement devant ses détracteurs d’hier, devenus depuis la victoire, d’étonnants laudateurs. Modeste dans le triomphe, philosophe devant les critiques et indulgent devant ses massacreurs semblables à ceux de la saint Barthélemy, il chemine droit avec la promesse de toujours bien faire. Cette coupe d’Afrique qu’il vient de nous offrir, restera éternellement gravée dans les mémoires, car elle est l’œuvre d’un technicien authentiquement sénégalais, en plus d’être le premier du genre. De l’indépendance à nos jours, au moins plus d’une douzaine de techniciens appelés sorciers blancs ont été engagés, mais personne parmi eux n’a jamais rien gagné au plan continental.
Aliou Cissé doit rester en place avec le renouvellement de son bail à la tête de l’équipe nationale. Les échéances qui sont devant nous sont d’une importance capitale avec le barrage de la Coupe du Monde contre l’Égypte et les éliminatoires de la CAN 2023 qu’abritera la république sœur de côte d’ivoire. La fédération de football, l’encadrement technique et les joueurs doivent conserver la même dynamique de travail et de cohésion en plus du soutien unanime du peuple, pour acquérir de nouvelles victoires à la mesure de nos légitimes ambitions.
En ne le faisant pas, nous mettrions du sable dans le couscous si bien préparé depuis le soir du 6 février 2022 à Yaoundé. L’accueil que les lions ont reçu à Dakar, a été exceptionnel à tous points de vue, prouvant une nouvelle fois, que le football est devenu et demeurera une véritable religion à laquelle ont adhéré sans réserve, tous les peuples du monde.
Salut commandeur dans l’ordre national du lion
Majib Sène