En 1958, soit deux ans avant l’indépendance, j’ai eu le privilège de séjourner à Linguère, ville qui symbolise toute l’historicité du Djolof, avec ses « Bourba » glorieux. Nul ne peut prétendre connaître le Djolof s’il n’a pas vécu à Linguère, ce sanctuaire truffé de sortilèges avec son cosmopolitisme, d’où germent les plus belles valeurs de civilisation du grand peuple sénégalais. Ce séjour dont je me souviendrai toute ma vie, m’a permis de connaître des hommes passionnément attachés à leur terroir d’appartenance, parmi lesquels le père de Ali Ngouye Ndiaye, dont l’élégance ne le cédait en rien à la générosité et à l’hospitalité légendaire.
À cette époque là, Linguère avait la particularité d’être un foyer culturel ardent, grâce à l’apport fécondant des fonctionnaires qui travaillaient dans les administrations locales, regroupées en partie au commandement de cercle. Au foyer des jeunes, existait une bibliothèque richement garnie d’ouvrages, écrits par de grands noms de la littérature française. Linguère avait un orchestre, une troupe théâtrale et des acteurs culturels rompus à la tâche. Les épopées du Bourba, l’incomparable Alboury Ndiaye et son fils Bouna, dont le souvenir dans nos cœurs résiste encore aux rigueurs du temps.
Ali Ngouye Ndiaye, ce grand intellectuel dont le parcours scolaire et universitaire figure parmi les plus respectables des sénégalais, est actuellement notre ministre de l’agriculture, après avoir été celui de l’intérieur. Intelligent, rigoureux, travailleur et parfaitement intégré dans sa société, il se positionne comme un homme de devoir qui ne rechigne jamais à la tâche. Portant en bandoulière les plus belles valeurs de ses origines, il n’a de préoccupations que l’accomplissement intégral de ses missions. Ni tonneau vide, ni perroquet, il privilégie l’action, la seule qui vaille pour un homme d’état. Partout où il est passé, il a laissé de belles empreintes qui témoignent de sa compétence, de sa rigueur, de sa noblesse de cœur et d’esprit. Sa pétillance, sa densité intellectuelle, son savoir faire et son engagement patriotique, sont ses atouts sur lesquels nous pouvons compter. Il fait partie des sénégalais qui méritent qu’on leur tresse des chrysanthèmes, tant leur fidélité et leur loyauté se déploient sous nos yeux comme étendard au vent.
Dès après sa prise de fonction, il a entamé une tournée agricole pour se rendre compte personnellement de l’état des cultures, surtout dans le bassin arachidier et rizicole. Bien accueilli partout où il est passé, il a pris la pleine mesure de ses responsabilités, refusant ainsi de se contenter de simples rapports. C’est dire, qu’il est conscient de la mission que lui a confiée le Chef de l’État et des résultats qu’il en attend. Nous pouvons compter sur sa rigueur et son sens du travail bien fait, tellement il est réputé être un homme de devoir qui n’abdique devant aucun défi. Il a succédé à un grand ministre, le professeur Moussa Baldé, mais je ne doute pas un seul instant, qu’il réussira sa mission.
Marchant sur les traces de son père Ibra Ndiaté Ndiaye qui fut lui aussi maire de Linguère, Aly Ngouye est entrain de transformer positivement sa commune avec des réalisations bien appréciées par toute la population. C’est l’une des raisons pour lesquelles, il est difficile de rivaliser avec lui dans le domaine politique à Linguère. En parfaite osmose avec la population, il a réussi à nouer avec elle une complicité exemplaire. Voilà ce qui explique ses succès qui font de lui un leader bien aimé par ses compatriotes. Le Président Macky Sall tient en lui un allié sûr et c’est la raison pour laquelle il l’a fait revenir dans l’attelage gouvernemental, avec la certitude qu’il atteindra les objectifs qui lui sont assignés dans le secteur de l’agriculture.
Plaise à Dieu que cette impression se réalise pour l’honneur et la gloire du grand peuple sénégalais. Nous lui souhaitons le plus grand succès dans l’accomplissement de sa mission surtout lorsque celle-ci concerne l’agriculture l’une des mamelles de notre économie.
Majib Sène