Je l’ai rencontré dans une soirée de gala au Théâtre National Daniel Sorano. C’était à l’occasion de la mise en scène du roman du Colonel Moumar Guèye intitulé « La malédiction de Rabbi ». Nous étions assis côte à côte et commencions comme tout bon sénégalais à nous faire des amabilités, sans précautions d’usage. Cela était facilité par ce que nous avons en partage, c’est-à-dire le nom de famille. Je le connaissais de nom en raison de sa position dans le landerneau économique du pays. C’est un homme d’affaires très entreprenant, bien inspiré et qui a l’intelligence d’investir là où l’espoir est permis.
Lors de notre rencontre dans ce haut lieu de la culture, l’homme était habillé d’un grand boubou Bazin, richement brodé avec autour du coup une pièce en cuir ayant la forme d’un calepin. Son accoutrement ressemblait à celui des moukhadams mourides et cela lui allait à merveille. Mais à ma grande surprise, il m’apprit sans que je le lui demande, qu’il est chrétien avec le grade d’initié.
La particularité de cet homme, c’est son ouverture d’esprit, son besoin de dialoguer, de donner et de recevoir à l’instar de son ethnie d’appartenance, les sérères. Sa qualité première, c’est le travail qui ennoblit, qui libère l’homme de la dépendance et de la servitude. De la location de voitures, il passe à l’hôtellerie et se positionne comme le sénégalais le plus performant dans ce secteur dont l’esprit est lié au tourisme intégral. La chaîne d’hôtels fleurs de lys qu’il a mise dans les fonts baptismaux en est une brillante illustration, avec un investissement avoisinant les cinq milliards de francs CFA. L’appétit venant en mangeant, il va construire un autre hôtel dans le chic quartier du Point E, jouxtant la maison des écrivains. L’hôtel fleurs de lys, le troisième du genre, est un investissement étoilé d’environ onze milliards, employant plusieurs travailleurs dans les différentes branches de l’hôtellerie.
On ne le dira jamais assez, Aimé Sène épouse tous les contours d’un patriote engagé dans le développement de son pays. Sa simplicité et son commerce facile sont quelques uns de ses atouts qui lui permettent de franchir avec grandeur, tous obstacles se dressant sur son chemin. Le Sénégal est fier de le compter parmi ses plus valeureux fils qu’il me plaît de féliciter pour ses nombreuses réalisations dans ce pays riche de la qualité de ses filles et fils.
Dans le cadre que voilà, nos souvenirs doivent converger vers feus Djily Mbaye et Ndiouga Kébé, qui ont balisé la voie avec des investissements dans le bâtiment qui embellissent le village de la capitale. On répète souvent qu’un pays ne peut se développer sans l’apport fécondant de ses filles et fils, quel que soit le domaine dans lequel ils s’investissent. Notre vaillant Aimé Sène a compris cela et se positionne parmi les plus entreprenants. Plaise à Dieu que ses efforts ne soient pas vains car pour lui, c’est d’abord le pays qui compte et il est fier de contribuer, autant que possible, à son développement intégral.
Majib Sène