Le Sénégal est un pays fortement ancré dans la tradition ancestrale incarnée par les griots dépositaires de nos épopées d’hier et d’aujourd’hui. On les retrouve partout où le destin se joue, souvent glorieusement, mais souvent aussi avec des fortunes mitigées.
Abdou Aziz Mbaye Mame Fama appartient à cette glorieuse phalange qui a rendu célèbre le royaume de nos « Teignes » et « Dammels » qui plaçaient l’honneur et la dignité au plus haut point. Mais la particularité de cet homme aux élans féconds, c’est d’avoir comme géniteur, un père qui a appartenu au cercle restreint de Cheikh Seydi Hadj Malick Sy RTA, homme de Dieu qui s’est distingué parmi les plus grands érudits de son époque et le plus grand chantre de Taha l’Intercesseur PSL. Ancien pensionnaire du daara où se forment les esprits talentueux, Abdou Aziz a fréquenté l’école française qui lui a permis de devenir fonctionnaire et de se familiariser avec les arcanes de l’administration. Intelligent, l’esprit contemplatif et curieux, il s’est mûri aux contacts de la culture française et traditionnelle pour devenir, aujourd’hui, un acteur de synthèse que l’on aime écouter quand il parle en public.
Son père était un orateur génial, doublé d’un chanteur religieux dont la voix envoûtante savait donner aux poèmes de Cheikh Seydi Hadj Malick Sy RTA en l’honneur de Taha, la meilleure des créatures, une puissance mystique indescriptible. Abdou Aziz Mame Fama a tout hérité de son père sauf l’art de chanter mais il ne s’en plaint pas. À la place du chant, il a le pouvoir de réveiller la sensiblerie humaine à travers ses discours tous d’harmonie et de symétrie. Pour tout dire, c’est un homme d’équilibre et de nuance, cultivé et intègre qui regarde l’avenir avec confiance et sérénité.
Majib Sène