Dakarmidi – Le projet d’alliance électorale entre l’ex-président Abdoulaye Wade et le maire de Dakar, Khalifa Sall, a fait pschitt. L’opposition part donc aux législatives en ordre dispersé. Pour le plus grand bonheur de la coalition présidentielle.
Ils n’ont pas rompu le jeûne ensemble. Ce dimanche 28 mai, deuxième jour du mois de ramadan, aucun d’entre eux n’a souhaité s’éterniser dans les bureaux dakarois de Malick Gakou, le président du Grand Parti, alors que le soleil allait bientôt plonger dans l’océan. Plusieurs heures de palabres n’ont une fois de plus rien donné. Les responsables des différents partis d’opposition s’en sont donc allés bredouilles, chacun de son côté, sans être parvenus à s’accorder sur le nom de la personnalité qui conduirait la liste nationale de Manko Taxawu Sénégal, leur grande coalition en gestation, aux élections législatives prévues le 30 juillet.
Alors qu’approchait la date butoir pour le dépôt des candidatures (le 30 mai), cette réunion chez le « facilitateur » Malick Gakou, désigné pour tenter de préserver l’unité des troupes, était celle de la dernière chance.
Elle n’aura finalement pas permis de déboucher sur le consensus souhaité par les deux principales forces de l’opposition, qui se disputaient le leadership de cette coalition : le Parti démocratique sénégalais (PDS), toujours dirigé par Abdoulaye Wade, et Initiative 2017, qui rassemble les partisans de Khalifa Sall, le maire de Dakar, inculpé de détournement de deniers publics et incarcéré depuis le mois de mars, souligne JeuneAfrique.
Implosion
Dès le lendemain, 29 mai, les responsables du PDS et leurs alliés entérinaient l’implosion prévisible de l’éphémère Manko Taxawu Sénégal. Réunis en petit comité à l’abri des regards, Oumar Sarr, le secrétaire général adjoint du PDS, Mamadou Diop Decroix, le leader d’And Jëf-PADS, Pape Diop, fondateur de Bokk Gis Gis, et Mamadou Lamine Diallo, du mouvement Tekki, se mettaient d’accord pour lancer leur propre liste.
Après leur avoir donné son feu vert par téléphone depuis Versailles, où il réside principalement depuis son départ du palais de la République, l’ex-président Abdoulaye Wade, qui fêtait le même jour ses 91 ans, était désigné comme tête de liste nationale de cette nouvelle formation de circonstance, baptisée Coalition gagnante Wattu Sénégal.
En face, les partisans du maire de Dakar mettaient sur pied leur propre alliance, qui conserve le nom de Manko Taxawu Sénégal, avec Idrissa Seck, le président de Rewmi, et de Malick Gakou, faisant de Khalifa Sall leur tête de liste nationale. À l’arrivée, après deux mois de négociations, une opposition divisée, pour le plus grand bonheur de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar, plus que jamais favorite pour ce scrutin.
La rédaction