Sept heures viennent de sonner, un petit vent brumeux et frisquet enveloppe l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. L’ambiance est calme et les émotions variables sur les visages de celles et ceux qui arpentent si matinalement ce temple dakarois du savoir. Certaines mines semblent remplies de joie et d’autres semblent ne pas payer de mine.
Face à l’entrée principale de la Faculté des sciences juridiques et politiques, un homme frêle mais de fière allure descend d’une voiture. Il arpente les escaliers, se retrouve dans le grand hall et, d’un sourire très cordial, il va saluer toutes les personnes sur le perron sans attendre qu’elles viennent à sa rencontre : c’est le Professeur Alassane Kanté, agrégé en droit privé, le nouveau Doyen de la fac élu le 31 juillet 2019.
Ainsi, presque sept mois sont passés ; suffisant donc pour déceler ces facettes cachées de l’homme d’une exquise urbanité et dont cette contribution est trop modeste pour rendre des grandes qualités intellectuelles et morales. En effet, nous avons souvent l’habitude de voir des hommes changer dès qu’ils sont promus à de nouvelles fonctions. Mais le Professeur Alassane Kanté fait exception à cette règle… Pour ceux qui ont pratiqué cet universitaire hors-pair et fréquenté l’homme ailleurs que dans les arcanes de sa brillante trajectoire académique, cela ne surprend guère. Le Pr Kanté est de l’avis de nombre de ses pairs, d’une générosité non feinte et sa candeur d’âme et son esprit d’ouverture font de l’homme un être de cœur, apprécié partout pour sa magnanimité et son altruisme.
Certes, le Professeur est élu sur la base d’un projet mais il se présente également comme un rassembleur épigone et continuateur de cette belle et heureuse histoire : l’histoire des grands et émérites doyens de cette auguste faculté dont Kanté porte aujourd’hui le flambeau. Selon ses termes, il souhaiterait partir des acquis de ses prédécesseurs pour améliorer, créer et s’il y a lieu, changer, pour que perdure et grimpe jusqu’au firmament l’excellence qui est la marque de fabrique de cette faculté qui s’est toujours distinguée à travers le monde en général et dans l’Afrique en particulier comme un centre d’excellence par la qualité de ses enseignements et la notoriété de ses enseignants. Pour cela, il se présente comme le rassembleur qui a ouvert ses portes à toutes les composantes de sa famille académique pour discuter et donner corps aux éventuels projets, mais aussi pour recevoir de chacun les critiques et suggestions ou autres qui seraient le fondement d’une conduite vers ces nobles objectifs qu’il s’est fixés. Homme de justice, d’équité et de paix, le Professeur Alassane Kanté s’est fait remarquer aussi par des principes auxquels il ne saurait déroger et qu’il a, entre autres, rappelé à votre serviteur ce lundi 17 février dans son bureau en ces termes : «Je viens d’arriver et compte-tenu des nombreux défis auxquels je suis confronté, je me dois d’être très prudent…» Tout cela pour justifier l’engagement de cet universitaire sur les défis qui l’attendent et surtout cette idée très avancée de création d’un Institut d’études politiques. Et présentement, une occasion de remercier le Professeur Alioune Badara Fall de l’université de Bordeaux qui, sous la conduite du Doyen Alassane Kanté, a déjà posé les jalons formels de la collaboration entre les facultés de Dakar et de Bordeaux dans cette direction.
Aussi, l’autre occasion à évoquer porte sur les Professeurs : Alioune Badara Diop, le nouvel assesseur et Mouhamed El Bachir Niang, le candidat perdant aux élections décanales de ce 31 Juillet 2019. En effet, le Professeur Alioune Badara Diop, nouvel Assesseur, est un universitaire qui, au-delà de ses qualités d’enseignant, se distingue par son grand mérite qui tient à son ouverture et sa bonne disposition à partager une quantité immense de bonnes choses qui ne peut être développée sur des lignes d’une contribution. La force majeure de cet homme est, entres autres, ce calme olympien, cette humilité légendaire et cette discrétion proverbiale. Pour avoir fréquenté la faculté depuis 1972, je me réserve de dire qu’il est le meilleur en Science politique mais plutôt qu’il est l’un des meilleurs. Et ceci, pour ne pas sombrer dans les propos du Président Valéry Giscard d’Estaing qui présentait déjà son Premier ministre, le Professeur Raymond Barre, «comme le meilleur économiste de France» en 1976 avant de le présenter ensuite comme «l’un des meilleurs économistes français» plusieurs années plus tard… Quant au Professeur Mouhamed El Bachir Niang, son honnêteté, sa disponibilité et sa générosité lui ont valu, entres autres, sa place émérite parmi les plus éminents membres de la communauté universitaire. Je lui souhaite de garder intactes ces précieuses qualités qui sont des vertus cardinales. Et le nouveau Doyen de justifier ce qu’il pense de lui en ces termes : «Le Professeur Mouhamed El Bachir Niang, au-delà de nos relations entre collègues, est à la fois, un ami et un frère en qui j’ai une grande estime et une profonde admiration. Ainsi, Il n’y a jamais eu de face à face entre lui et moi mais une élection s’est tenue et j’ai été élu, non pas parce qu’il n’est pas méritant, mais telle a été la volonté divine et nous sommes tous des croyants. Je lui souhaite tout le bonheur et toute la réussite de ses projets et je sais qu’il ne ménagera aucun effort dans les défis qui attendent la faculté.»
Tels ont été les termes du seul Doyen entièrement formé par l’école et l’université sénégalaises parmi ses douze prédécesseurs. Et au final, tout porte à croire que la Faculté des sciences juridiques et politiques reste et va demeurer, encore une fois, cette faculté d’excellence à travers l’infini. Au nouveau Doyen de cette faculté que j’aime et que j’aimerai toujours et à toute la communauté universitaire, je leur souhaite une bonne continuation.
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