C. Sall, le présumé capitaine et convoyeur de la pirogue de migrants qui a chaviré au large de Mbour dimanche dernier, a brisé le silence en se livrant à une grande confession face aux enquêteurs. Après avoir été activement recherché, il s’est constitué prisonnier à la Brigade de recherches de Saly lundi dernier.
Lors de son interrogatoire, C. Sall a reconnu les faits qui lui sont reprochés et a dévoilé la comptabilité de l’expédition tragique, qui a causé la mort d’environ quarante personnes et laissé des dizaines de disparus. Selon son récit, C. Sall transportait 88 migrants clandestins à bord de la pirogue. Mis à part les membres de sa propre famille et quelques voisins de son quartier à Mbour, Thiocé-Est, tous les candidats au voyage vers l’Espagne ont payé entre 200 000 et 500 000 francs CFA pour embarquer. Bien qu’il affirme ne pas connaître le montant exact encaissé, C. Sall est certain d’avoir récolté plus de 10 millions de francs CFA.
Les fonds recueillis ont en partie été utilisés pour couvrir les dépenses liées à cette dangereuse traversée. D’après les déclarations de C. Sall, les coûts étaient ainsi répartis : un moteur hors-bord de 40 chevaux à 2,6 millions de francs CFA, 3 millions pour le carburant stocké dans des bidons achetés à 900 000 francs CFA, et une somme équivalente de 3 millions pour la nourriture des voyageurs. De plus, C. Sall a remis 2,4 millions de francs CFA à ses deux épouses pour couvrir leurs dépenses quotidiennes durant son absence.
Dans la foulée de l’arrestation de C. Sall, les enquêteurs ont également interpellé le fournisseur de carburant de l’expédition, ajoute le journal du Groupe Futurs Médias. Ces arrestations marquent un tournant dans l’enquête sur cette tragédie maritime, qui met en lumière les périls des migrations clandestines et les réseaux organisés qui exploitent le désespoir des candidats à l’exil. L’enquête se poursuit pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame, qui a une nouvelle fois endeuillé les familles et rappelé les dangers des traversées maritimes illégales vers l’Europe.
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