Dakar étouffe. Pas besoin de démonstration pour s’en convaincre. Il suffit juste de jeter un regard sur la capitale aux heures de pointe. Les bouchons sont à perte de vue.
Le constat même le Banque mondiale le partage. Selon sa représentante au Sénégal, Louise Cord, la congestion à Dakar est une réalité que nous vivons tous les jours : difficulté à se déplacer, pollution ou encombrement des routes sont autant d’exemples des défis qui frappent la capitale.
Toujours selon elle, cette situation pénalise la mobilité mais bride également l’attractivité d’une capitale qui est pourtant le moteur de l’économie sénégalaise.
Sur un ton alarmiste, elle souligne lors de l’atelier de lancement du BRT que si rien n’est fait la situation va empirer en raison d’une situation géographique contraignante et d’une forte croissance démographique future puisque 5 million d’habitants sont attendus en 2030 contre de 3.5 million aujourd’hui.
Pour faire face à cette situation, le Gouvernement du Sénégal à travers son Plan Sénégal Emergent, a pris le problème à bras le corps et adopte une stratégie d’ensemble cohérente, favorisant la marche à pied et le transport public au détriment du véhicule particulier.
“BRT ou Bus Rapid Transit : Ce système de bus sur voies réservées, futur axe structurant de transport de masse, est le seul projet transport inscrit au titre des engagements du Sénégal dans le cadre de l’accord Climat de Paris. Ses impacts seront considérables pour la population, y compris les plus vulnérables à court, moyen et long terme”, note-elle.
L’objectif est d’assurer quotidiennement le transport de 300.000 personnes entre Guédiawaye et le centre de Dakar-ville, avec des pics de 26 000 passagers aux heures de pointe. Ces usagers, appartenant à toutes les classes d’âges et à tous les groupes sociaux des plus défavorisées aux plus nantis, auront ainsi accès à un système de transport en commun sécurisé, fiable et abordable.
“En réduisant le temps de trajet, le BRT va aussi permettre à 69% des résidents de Dakar d’accéder au Centre-Ville en moins d’une heure en Transport Publics contre 57% aujourd’hui. Ils bénéficieront également d’un système de transport moins polluant”, ajoute Louise Cord.
Très convaincue la bonne dame n’a pas cessé de trouver des vertus au BRT. En effet, elle fait savoir que le Projet de BRT est aussi un projet innovant et a plus d’un titre. Il est, en effet, le premier système de bus sur voies réservées à haute capacité en Afrique francophone et le premier PPP en transports urbains au Sénégal. Il s’agit aussi d’un projet écologique avec des stations avec panneaux solaires, des bus moins polluants grâce à l’introduction d’une qualité de diesel au standard internationaux, une expérimentation en vue de bus hybride ou électriques. Il va également permettre la mise en place d’une tarification intégrée permettant de passer d’un mode de transport à l’autre avec le même ticket.
“Le BRT ne va pas se substituer au transport existant, il va, au contraire, s’intégrer au réseau de transport existant, et d’ailleurs les opérateurs locaux ont même la possibilité de prendre des participations au capital de l’opérateur du BRT”, prêche-t-elle.
C’est pas le seul motif de satisfaction. Puisque le montage du projet est aussi un motif de satisfaction pour nous puisqu’il implique différents partenaires au développement du Sénégal dont la Banque Européenne d’Investissement que je salue.
” A date, le BRT est le plus grand projet financé par la Banque mondiale au Sénégal avec un investissement de 300 millions de dollars de l’IDA approuvé en mai 2017, un appui-conseil de la SFI pour le recrutement de l’opérateur qui investira à hauteur de 54 million de dollars, une subvention 35 millions de dollars attendus du Fonds Verts Climat ainsi qu’un prêt de 80 millions de la BEI”, informe Louise Cord.
Ces investissements ainsi que la contrepartie de 15 milliards de Francs CFA du Gouvernement permettront d’exécuter le projet d’une manière efficace.
“Par ailleurs, comme vous le savez, la banque porte une attention particulière aux normes de sauvegarde environnementales et sociales et nous félicitons les acteurs pour leur engagement étroit fin pour une libération des emprises conforme à ces règles qui permettra d’entamer les travaux comme prévu. Il est donc essentiel de finaliser au plus vite ces procédures car elles se trouvent maintenant sur le chemin critique”, conclut-elle.
La Rédaction